Le Premier ministre du Koweït, cheikh Jaber Moubarak Al-Sabah, a présenté jeudi la démission de son gouvernement à l’émir, après des critiques du Parlement contre plusieurs ministres, dont un membre de la famille régnante, pour leur mauvaise gestion, a annoncé un porte-parole.

Le Koweït, où les députés sont élus au suffrage universel, se distingue des autres monarchies pétrolières du Golfe par sa vie politique agitée mais l’émir cheikh Sabah al-Ahmad al-Sabah et les membres de sa famille conservent les clefs du pouvoir.

« Le Premier ministre a présenté à l’émir la démission du gouvernement pour permettre un remaniement ministériel », a déclaré le porte-parole du gouvernement Tarek al-Mazrem dans un communiqué.

Cette décision intervient après la démission de deux ministres, en butte à de vives critiques du Parlement.

Le ministre des Finances Nayef al-Hajraf avait démissionné le mois dernier pour éviter d’être interrogé par le Parlement.

Des députés lui reprochaient d’avoir soumis à des intérêts des prêts souscrits par des retraités auprès de l’agence publique des pensions alors que les intérêts bancaires sont interdits par la charia.

La ministre des Travaux publics, Jenan Bouchehri, a elle aussi annoncé sa démission mardi à la suite d’une longue audition au Parlement au cours de laquelle elle a essuyé des critiques pour mauvaise gestion et gaspillage des fonds publics de cet émirat riche en pétrole.

Lors d’une audition le même jour, des députés ont porté les mêmes accusations et décidé de soumettre à une motion de censure le ministre de l’Intérieur et membre de la famille régnante, cheikh Khaled al-Jarrah al-Sabah.

Mais le processus n’a pas abouti puisque le Premier ministre a présenté jeudi la démission de son gouvernement.

Cette décision intervient une semaine après des manifestations, lancées à l’appel d’un parlementaire, pour protester contre la corruption des institutions et la mauvaise qualité des infrastructures et des services publics dans l’un des pays les riches du monde.

Les disputes au sein des institutions agitent la vie politique de ce pays de 4,7 millions d’habitants – dont deux tiers d’expatriés – conduisant régulièrement à des départs de ministres.

La dernière démission d’un gouvernement remonte à octobre 2017, après une motion de censure présentée par des députés de l’opposition contre un ministre accusé d’irrégularités financières et administratives.