Les Gambiens rendaient hommage jeudi au premier président de la Gambie indépendante, Sir Dawda Jawara, décédé mardi à l’âge de 95 ans, lors de funérailles d’Etat à l’Assemblée nationale dans la capitale Banjul.
Sir Dawda Jawara a été président de Gambie de 1965 à 1994, quand il a été renversé lors d’un putsch mené par Yahya Jammeh. Il est décédé mardi dans sa résidence de Fajara, à 13 km de Banjul.
L’actuel président gambien Adama Barrow a décrété une semaine de deuil national du 27 août au 2 septembre. M. Barrow doit prononcer un discours aux funérailles, avant l’inhumation prévue vers 18H00 GMT dans l’enceinte de l’Assemblée nationale, selon le programme officiel.
La cérémonie en hommage à l’ancien président a débuté jeudi après-midi à l’Assemblée nationale où son corps a été emmené par des officiers de l’armée, en présence de nombreuses personnalités et de membres de sa famille.
Plusieurs personnes se sont recueillies devant son cercueil recouvert du drapeau gambien, selon un journaliste de l’AFP.
Né en 1924 dans une famille mandingue musulmane, à Barajally (centre) où son père était commerçant, ce vétérinaire formé au Ghana, puis en Ecosse, était entré en politique en 1960 en devenant le leader du Parti progressiste du Peuple (PPP).
Sa carrière gouvernementale, commencée avec le portefeuille de ministre de l’Education en 1960, lui avait permis de devenir Premier ministre en 1962. C’est à ce poste qu’il négocia et proclama en 1965 l’indépendance de la Gambie, colonie britannique depuis 1888.
Son principal succès aura sans doute été d’avoir préservé cette indépendance en refusant l’intégration à son puissant voisin, le Sénégal, en restant jusqu’en 1970 sous la tutelle de la Couronne britannique qui l’anoblira.
Il ne devait mettre fin à cette tutelle qu’en 1970, lorsque la Gambie est devenue une république. Sir Dawda a ensuite été élu régulièrement, tous les cinq ans, avec une nette majorité, d’abord par l’Assemblée nationale, puis au suffrage universel après la réforme constitutionnelle de 1982.
Un an avant cette réforme, son régime, considéré comme l’un des plus démocratiques du continent, avait survécu à un coup d’Etat, grâce à l’intervention de l’armée sénégalaise.
Le président Jawara prit alors l’initiative de proposer une confédération à son voisin. Née officiellement en 1982, la Sénégambie sera cependant dissoute sept ans plus tard.
En juillet 1994, il était finalement renversé lors d’un putsch sans effusion de sang mené par Yahya Jammeh, qui va rester au pouvoir jusqu’à sa défaite en décembre 2016 face à l’opposant Adama Barrow.