Les autorités turques ont émis lundi des mandats d’arrêt contre cent militaires soupçonnés de liens avec Fethullah Gülen, un prédicateur accusé par Ankara d’avoir fomenté le putsch manqué de juillet 2016, a annoncé le bureau du procureur d’Ankara.

Les mandats visent 100 militaires de l’armée de terre, dont 43 lieutenants et 50 sergents, ainsi qu’un civil travaillant au ministère du Commerce, a précisé le bureau du procureur.

Neuf autres mandats d’arrêt ont par ailleurs été émis contre neuf personnes travaillant au ministère de la Santé ou dans des hôpitaux, dont huit ont d’ores et déjà été interpellées.

Les personnes recherchées sont soupçonnées d’être liées à la confrérie de M. Gülen, qui vit aux Etats-Unis depuis une vingtaine d’années.

Les autorités turques l’accusent d’avoir créé un « Etat parallèle » dans les institutions turques dans l’objectif de renverser le gouvernement et d’avoir été le cerveau de la tentative de coup d’Etat du 15 juillet 2016.

M. Gülen nie tout lien avec le putsch avorté et affirme diriger un réseau pacifique d’ONG et d’écoles.

Depuis le putsch manqué, les autorités traquent sans relâche ses partisans et ont lancé des purges d’une ampleur sans précédent dans l’histoire moderne du pays. Quelque 55.000 personnes ont été arrêtées et plus de 140.000 limogées ou suspendues.

Plus de deux ans et demi après le coup de force, les arrestations se poursuivent, avec plusieurs centaines de personnes interpellées chaque semaine.