Des dizaines de jeunes et de policiers s’affrontent de nouveau lundi sur la place Tahrir de Bagdad, après une nuit de heurts notamment à Kerbala, au sud-ouest de la capitale, au lendemain du premier anniversaire de la révolte en Irak.

A Bagdad, sur le pont al-Joumhouriya, qui sépare Tahrir de la Zone verte où siègent les autorités irakiennes et l’ambassade américaine, des dizaines de jeunes ont tenté de prendre d’assaut les trois barrages de béton installés par les forces de l’ordre.

Ils jetaient des pierres tandis que les policiers répondaient par des tirs de grenades lacrymogènes et assourdissantes, a constaté un photographe de l’AFP.

Des jeunes brûlaient également des pneus, tandis que le calme régnait sur la place elle-même, de même que sur le pont Senek, menant à la Zone verte et à l’ambassade d’Iran, parrain de Bagdad honni par les manifestants.

Dans la ville sainte chiite de Kerbala, où l’an dernier déjà le mouvement était nocturne, de jeunes manifestants ont jeté jusque tôt lundi matin des pierres sur des policiers aux boucliers métalliques et longues matraques, qui les leur renvoyaient.

Après un certain temps, des tirs, visiblement en l’air, du côté des forces de l’ordre ont retenti, faisant brusquement refluer les protestataires, a constaté un correspondant de l’AFP.

A Nassiriya (sud), bastion historique des révoltes en Irak, des centaines de manifestants sont restés jusque tard dans la nuit sur l’emblématique place Habboubi, chantant l’hymne national et scandant des slogans appelant à maintenir un mouvement pacifique.

A Diwaniya (sud), de jeunes manifestants ont brièvement incendié dans la nuit des pneus dans les rues du centre-ville. Et à al-Hilla (sud), des heurts ont également eu lieu.

Dimanche, des milliers d’Irakiens ont défilé à travers le pays pour marquer le premier anniversaire de la « révolution d’octobre », mouvement social inédit dans le pays réclamant notamment une réforme du pouvoir et une amélioration des conditions de vie.

La contestation, éclipsée par les tensions entre l’Iran et les Etats-Unis puis par la pandémie de Covid-19, s’était soldée par près de 600 morts et 30.000 blessés.

Ces heurts sont un test pour le nouveau Premier ministre Moustafa al-Kazimi qui n’a cessé de répéter aux troupes de faire preuve de retenue alors que son prédécesseur est toujours conspué dans la rue pour la répression sanglante de l’an dernier.