Vingt-deux civils ont été tués dimanche dans une attaque de jihadistes présumés contre un village de la région de Tillabéri, dans l’ouest du Niger proche du Mali, ont rapporté lundi à l’AFP des sources locales.

« Il y a eu malheureusement 22 morts dans l’attaque dont quelques miliciens d’autodéfense dans le village de Motogatta », a précisé à l’AFP un élu local. L’attaque et le bilan ont été confirmés par un habitant d’une localité proche.

Les assaillants sont arrivés dans le village vers 16h00 (15H00 GMT) « sur vingt motos transportant chacune deux personnes » et « ils se sont mis à tirer en faisant des morts sur place », a raconté l’élu.

Motogatta est un village situé dans le sud-ouest de la commune de Tondikiwindi, à une trentaine de km la ville de Ouallam, qui se situe elle-même à une centaine de km au nord de Niamey.

Ouallam se trouve dans l’immense et instable région de Tillabéri d’une superficie de 100.000 km2, située dans la zone dite « des trois frontières » entre le Niger, le Burkina Faso et le Mali.

Considérée comme un repaire de groupes jihadistes armés agissant dans les trois pays, cette région est le théatre depuis 2017 d’actions sanglantes de ces groupes liés à Al-Qaïda et à l’Etat islamique: elle est placée sous état d’urgence depuis.

Pour lutter contre les jihadistes, les autorités ont interdit la circulation à moto nuit et jour et ordonné la fermeture de certains marchés soupçonnés d’alimenter « les terroristes ».

Le 2 novembre 2022, 69 membres d’un Comité de vigilance (milice d’autodéfense), emmenés par le maire de Banibangou, un commune voisine de Tondikiwindi, avaient été massacrés par des hommes armés.

Et en janvier 2021, ce sont 100 personnes qui avaient été tuées entre les deux tours d’une élection présidentielle dans l’attaque de deux villages de la même commune de Tondikiwindi par des hommes armés circulant à moto.

Au moins trois opérations « anti-terroriste » de l’armée nigérienne opèrent en permanence dans la région de Tillabéri.

Près du Nigeria, le sud-est du Niger dirigé depuis fin juillet par un régime militaire qui a renversé par la force le président élu Mohamed Bazoum, est également le théâtre des attaques de Boko Haram et de l’Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap).

La semaine passée dans cette région, dix militaires nigériens ont été blessés et « plusieurs dizaines » de combattants du groupe jihadiste Boko Haram tués dans des violents combats dans la partie nigérienne du Lac Tchad, selon l’armée.