Le chef par intérim de l’ex-rébellion mozambicaine devenue opposition (Renamo), Ossufo Momade, a été confirmé au poste de président de son parti à l’issue de son congrès, a-t-on appris jeudi auprès d’un délégué du mouvement.
Il succède officiellement au chef historique de la Renamo Afonso Dhlakama, décédé brutalement en mai 2018.
Un vote des délégués du conseil national du parti a accordé 410 voix à M. Momade, contre 238 voix à son principal rival Elias Dhlakama, le frère de l’ancien leader, a précisé à l’AFP le délégué, qui s’exprimait sous couvert de l’anonymat.
Ces résultats doivent être officiellement proclamés jeudi.
Chef militaire pendant la rébellion, Ossufo Momade, qui aura 58 ans à la fin du mois, est député au Parlement mozambicain depuis 1999. Secrétaire général de la Renamo de 2007 à 2012, il en a ensuite dirigé le département militaire du parti.
Ancienne guérilla transformée en parti politique à la fin de la guerre civile (1976-1992), la Renamo avait repris les armes en 2013 pour dénoncer la mainmise du parti au pouvoir, le Front de libération du Mozambique (Frelimo), sur le pays.
Un cessez-le-feu avait été proclamé en 2016 et M. Dhlakama avait renoué le dialogue avec l’actuel président du pays, Filipe Nyusi.
Ces négociations, poursuivies par Ossufo Momade, ont ces derniers mois abouti à deux accords sur la décentralisation des pouvoirs dans les provinces et l’intégration des combattants de l’aile militaire de la Renamo dans l’armée et la police du pays.
Les relations restent toutefois tendues entre le pouvoir et la Renamo. Le parti a accusé Maputo de lui avoir volé la victoire dans cinq municipalités lors des élections locales l’an dernier.
Des élections générales sont prévues en octobre au Mozambique.
Comme son prédécesseur, Ossufo Momade a choisi de vivre dans les montagnes isolées de Gorongosa, au centre du pays, d’où la Renamo a dirigé ses opérations militaires de 2013 à 2016. C’est là que le parti a tenu le congrès qui l’a élu à sa tête.