Le Parlement grec a voté l’ouverture de poursuites pénales contre un ministre de l’ex-gouvernement de gauche, accusé d’avoir exercé des pressions sur la justice dans l’affaire du groupe pharmaceutique suisse Novartis.

Au total 177 députés de la majorité gouvernementale de droite ont voté mercredi soir pour que Dimitris Papaguélopoulos, ancien ministre de la Justice (2015-2019), soit jugé pour huit chef d’accusations.

Il est soupçonné notamment d’abus de pouvoir et de violation de devoir.

La justice doit maintenant décider de son renvoi ou non devant une cour spéciale qui sera constituée ad hoc, selon la Constitution.

Ce vote intervient à l’issue d’une enquête parlementaire ouverte lors de l’arrivée au pouvoir, l’an dernier, du gouvernement de droite de Kyriakos Mitsotakis succédant à l’ex Premier ministre de gauche Alexis Tsipras (2015-2019).

Lors de la révélation de l’affaire, en 2016, le gouvernement de gauche avait mis en cause plus d’une centaine de médecins et une trentaine de hauts fonctionnaires, une dizaine d’hommes politiques des précédents gouvernements de droite Nouvelle-Démocratie et socialistes Kinal.

En juin, la filiale grecque de Novartis avait admis avoir versé, entre 2012 et 2015, des pots-de-vin à des employés d’hôpitaux publics du pays pour augmenter ses ventes de produits pharmaceutiques, selon un communiqué du procureur fédéral du New Jersey, aux Etats-Unis, d’où l’enquête pour corruption avait démarré.

Novartis a avoué aussi que des médecins avaient été rémunérés entre 2009 et 2010 pour participer à une étude épidémiologique, alors qu’il s’agissait en fait de les pousser à prescrire davantage de ses médicaments.

Des pratiques qui aurait permis à Novartis d’acquérir une position privilégiée sur le marché grec et de faire gonfler les prix, alors même que la Grèce traversait une grave crise financière.

Selon l’enquête menée par la justice grecque, ces pratiques ont coûté quelque 3 milliards d’euros à l’État.