Lionel Messi est « le chef d’un orchestre », l’Argentine, où « les autres sont prêts à travailler très fort pour lui » et dont « la musique commence quand il a la balle », souligne Arsène Wenger, ancien entraîneur aujourd’hui directeur du développement de la FIFA, dans un entretien accordé samedi à l’AFP à la veille de la finale du Mondial.

« Ce qui me surprend dans ce tournoi, c’est qu’il a de nouveau la capacité physique d’accélérer au bon moment. L’année dernière avec le Paris Saint-Germain, il a joué un peu à une seule vitesse alors que là il maîtrise de nouveau l’alternance de la lenteur et de la vitesse », remarque l’ancien boss d’Arsenal.

« Il n’a jamais été très rapide mais il était un maître du changement de direction et d’allure. Il a retrouvé ça pendant ce tournoi. Il attire l’adversaire et soudain il place la petite accélération qui fait la différence », poursuit le technicien français.

Wenger, 73 ans, compare aussi Messi à un dompteur. « Je l’ai vu avec trois joueurs autour de lui. Il fait comme le gars du cirque avec le lion. Il dit au ballon +écoute bien mon ami, c’est moi le patron ici ! ».

« Il a toujours eu cette qualité, incroyable pour un tel maître du dribble, de toujours savoir à quel moment faire la passe, alors qu’habituellement les forts dribbleurs ont tendance à exagérer », poursuit-il.

Le « bon mélange » des Bleus

Alors qu’on présente parfois la finale comme un duel entre Messi et Kylian Mbappé, l’Alsacien souligne avant tout que les deux joueurs sont « très différents ».

« Mbappé est extrêmement souple, extrêmement puissant et très intelligent lui aussi mais d’une manière différente. Il utilise sa puissance et son potentiel physique mais il est aussi très créatif dans les trente derniers mètres », souligne Wenger.

« Les deux ont quelque chose de très difficile à avoir: ils gardent leur calme même au milieu de nombreux joueurs dans les trente derniers mètres. Ils gardent leur vision », ajoute-t-il.

Wenger rend hommage à « l’exceptionnelle carrière » de son confrère Didier Deschamps, « due à ses exceptionnelles qualités » et « aux bénéfices qu’il a tirés de ses expériences », y compris de ses échecs.

« Ils lui ont donné le profond désir de montrer qu’il était toujours à la hauteur, et il l’a toujours été. Il ne perdra jamais ça », dit-il, mettant l’accent sur le bon équilibre trouvé dans l’effectif français.

« Dans cette équipe, après les blessures de joueurs importants, il y a un bon mélange de nouveaux qui veulent montrer qu’ils ont le niveau et d’anciens qui savent comment gagner une Coupe du monde », estime Wenger, pour qui Deschamps « a toujours pris les bonnes décisions » depuis le début du tournoi.