La police du Malawi s’est livrée ces dernières années à une série d’exécutions sommaires dans le cadre d’une campagne systématique qui lui a permis « d’éliminer » une trentaine de criminels endurcis, a accusé une ONG locale.

Publié vendredi, le rapport du Centre for Human Rights Education, Advice and Assistance (CHREAA) a été transmis à la médiatrice de ce pays petit pays d’Afrique australe, à fin de poursuites.

« Il nous apparaît important que la médiatrice puisse mener une enquête approfondie pour déterminer comment 28 personnes ont trouvé la mort dans des conditions suspectes », a déclaré dimanche une responsable du CHREAA, Chikondi Chijozi.

« Les conclusions de notre enquête sont particulièrement inquiétantes », a ajouté Mme Chijozi.

Le porte-parole de la police, James Kadadzera, s’est refusé à tout commentaire immédiat sur ce rapport.

L’ONG a passé en revue le cas de 43 anciens détenus, morts dans des conditions suspectes après avoir accompli des peines de prison pour des crimes tels que des vols à main armée.

« Notre enquête a confirmé que 28 d’entre eux avaient été tués par la police », a affirmé Mme Chijozi, ajoutant que la mort de trois d’entre eux avait été maquillée en accident de la route.

Les pratiques de la police malawite avait déjà défrayé en octobre, lorsque plusieurs de ses agents ont été accusés d’agressions sexuelles et de viols contre des manifestantes dans la capitale Lilongwe et dans la ville proche de Msundwe (centre).

La direction de la police a ouvert une enquête sur ces allégations.