Cinq habitants d’un village ont péri vendredi dans un nouvel attentat suicide dans l’extrême nord du Cameroun, près de la frontière avec le Nigeria, où des groupes jihadistes mènent régulièrement des attaques, ont indiqué dimanche les autorités locales.

En fin de soirée, « la localité de Zeleved a été attaquée par des terroristes », a raconté à l’AFP par téléphone un officier des services de sécurité locaux, qui a requis l’anonymat. Les autorités camerounaises qualifient de « terroristes » les membres du groupe jihadiste originaire du Nigeria Boko Haram, ou bien du groupe Etat Islamique en Afrique de l’Ouest (ISWAP), une branche dissidente du premier.

« Ils ont introduit un kamikaze qui s’est fait exploser, le bilan est de cinq civils tués, dont le chef du village, en plus du kamikaze », selon cette source, pour qui les victimes sont âgées de 10 à 70 ans.

« Nous avons perdu cinq concitoyens dans cet attentat, l’attaque s’est produite dans un lieu de regroupement de villages qui essayent ainsi d’éviter les assauts », a confirmé par téléphone à l’AFP Boukar Medjeweh, le maire de Mozogo, dont dépend administrativement Zeleved.

L’arrondissement de Mayo-Moskota, tout proche de la frontière avec le Nigeria, est régulièrement le théâtre d’attaques de Boko Haram ou de l’ISWAP, qui multiplient, ces derniers mois, les assauts très meurtriers visant les militaires et les civils dans l’extrême nord du Cameroun comme dans les régions limitrophes du Nigeria, du Tchad et du Niger, sur le pourtour du lac Tchad.

Cet attentat survient un mois et demi après que 18 civils ont été tués et 15 autres blessés par des jihadistes lors d’une attaque contre un site de déplacés internes à Nguétchéwé, dans la même région, le 2 août. Les assaillants avaient eu recours à deux kamikazes, de très jeunes hommes, selon les autorités.

L’insurrection de Boko Haram est née en 2009 dans le Nord-Est du Nigeria avant de se propager dans les pays voisins, au Cameroun, au Niger et au Tchad. Depuis cette date, plus de 36.000 personnes (principalement au Nigeria) ont été tuées, et 3 millions ont dû fuir leur domicile, selon l’ONU.

En 2016, le groupe s’est scindé en deux branches: la faction dirigée par son chef historique, Abubakar Shekau, et l’Iswap, affilié au groupe Etat islamique (EI).