La Chine a dénoncé lundi les « brimades » des Etats-Unis comme la cause des actuelles tensions avec l’Iran, qui a annoncé avoir commencé à enrichir de l’uranium à un niveau prohibé par l’accord international sur son programme nucléaire.

« La pression maximale des Etats-Unis sur l’Iran est la source de la crise nucléaire iranienne », a affirmé lors d’un point presse régulier Geng Shuang, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.

« Les faits démontrent que les brimades unilatérales deviennent chaque jour comme une tumeur qui s’aggrave, qui génère à l’échelle mondiale des problèmes encore plus nombreux et des crises encore plus importantes. »

Téhéran a annoncé dimanche qu’il commençait à enrichir de l’uranium à un niveau interdit par l’accord de 2015 signé à Vienne sur son programme nucléaire.

Il s’agit d’une riposte à la décision de Washington de sortir unilatéralement de ce pacte en mai 2018 et de rétablir des sanctions économiques contre l’Iran.

Malgré les critiques, Téhéran affirme que sa décision de s’affranchir progressivement de certains de ses engagements ne vise qu’à sauver l’accord, signé avec l’Union européenne, l’Allemagne, et les membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU (Etats-Unis, France, Royaume-Uni, Chine, Russie).

Trois pays encore parties à l’accord ont fermement réagi à l’annonce iranienne. Londres et Berlin ont appelé Téhéran à revenir sur sa décision et Paris a fait part de sa « grande inquiétude », demandant à l’Iran de cesser toute activité « non conforme » à l’accord.

Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Abbas Moussavi, a cependant mis en garde lundi les Européens contre toute escalade dans leur réaction.

Ce nouveau développement survient sur fond de tensions exacerbées entre les Etats-Unis et l’Iran, faisant craindre un embrasement dans la région du Golfe. Le président américain Donald Trump a appelé dimanche l’Iran à la « prudence ».