Le président américain Donald Trump a déclaré dans une interview mardi qu’il pourrait intervenir dans le cas de la dirigeante du géant chinois Huawei, arrêtée au Canada à la demande de la justice américaine, afin de préserver les négociations commerciales avec la Chine.

L’arrestation de Meng Wanzhou, directrice financière du géant des télécoms Huawei, avait provoqué la colère de Pékin, alors qu’une trêve dans la guerre commerciale sino-américaine venait d’être conclue.

« Tout ce qui est bon pour ce pays, je le ferais », a déclaré Donald Trump à Reuters, qui l’interrogeait sur la possibilité d’une intervention de sa part dans cette affaire.

« Si je pense que c’est bon pour ce qui sera certainement le plus grand accord commercial jamais conclu – ce qui est une chose très importante – ce qui est bon pour la sécurité nationale – j’interviendrais sûrement si je pensais que c’était nécessaire », a précisé le président américain.

Il a ajouté que des responsables de la Maison Blanche et du ministère de la Justice avaient échangé avec des responsables chinois à propos du cas de Mme Meng, mais qu’il n’avait pas personnellement parlé avec le président Xi Jinping, ou tout autre responsable.

Jusqu’à présent, cette crise diplomatique ne semble pas avoir affecté la récente trêve dans la guerre commerciale opposant depuis des mois Pékin et Washington: le ministère chinois du Commerce a évoqué un calendrier de négociations et Donald Trump de son côté a parlé mardi de « discussions fructueuses ».

Un juge de Vancouver a ordonné mardi la libération sous caution de Meng Wanzhou, qui fera l’objet d’une surveillance permanente tout au long de la procédure d’extradition vers les Etats-Unis. Celle-ci devrait débuter en février et pourrait prendre des mois, voire des années.

Mme Meng est soupçonnée d’avoir caché les liens entre Huawei et l’une de ses filiales, qui cherchait à vendre des équipements à l’Iran malgré les sanctions américaines. Elle encourt plus de 30 ans de prison aux Etats-Unis.

– « Révolte » –

Par ailleurs interrogé sur la politique intérieure, Donald Trump s’est dit serein quant à la possibilité d’une procédure de destitution le visant.

La pression sur le président s’est accrue ces derniers jours dans le cadre de l’enquête du procueur spécial Robert Mueller sur une possible collusion entre l’équipe de campagne du milliardaire et la Russie lors de l’élection de 2016.

« Il est difficile de destituer quelqu’un qui n’a rien fait de mal et qui a bâti la meilleure économie de l’histoire de notre pays », a affirmé Donald Trump, ajoutant n’être « pas inquiet ».

Selon lui, les Américains se « révolteraient » si l’enquête du procureur Mueller débouchait sur une procédure de destitution.

Enfin, le président Trump était questionné sur le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, et sur les conclusions de la CIA qui, selon des sénateurs américains ayant été informés de l’enquête, impliquent le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.

Refusant de commenter sur ces informations, il a au contraire signifié un soutien sans faille au prince héritier: « Il est le leader de l’Arabie saoudite. Ils ont été de bons alliés ».