Un référendum sur l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie, reporté d’un mois, se tiendra le 4 octobre dans ce territoire du Pacifique sud, a annoncé mercredi la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye.

Selon le décret du ministère français de l’Intérieur qui convoque les électeurs, la date du référendum, initialement prévu le 6 septembre, « a été reportée au 4 octobre 2020 compte tenu des conséquences de la crise sanitaire », la pandémie de Covid-19, a expliqué la porte-parole.

Un premier référendum avait été organisé le 4 novembre 2018 et s’était conclu par la victoire du « non » à l’indépendance (56,7%) de ces îles sous souveraineté française depuis le XIXe siècle, situées dans le Pacifique et la mer de Corail et disposant aujourd’hui d’une large autonomie.

Dans le cadre du processus de décolonisation de l’accord de Nouméa (1998), un troisième scrutin peut encore avoir lieu d’ici à 2022 si le non l’emporte le 4 octobre.

Paris avait annoncé fin mai aux leaders indépendantistes et loyalistes calédoniens son intention de reporter le scrutin au 4 octobre. Mais le 12 juin, le Congrès de Nouvelle-Calédonie, appelé à se prononcer sur le projet de décret, s’était majoritairement prononcé pour un report au 25 octobre.

Les indépendantistes du FLNKS souhaitaient disposer de plus de temps, compte tenu du report du deuxième tour des municipales au 28 juin, dont la campagne va, selon eux « empiéter », sur celle du référendum.

Le groupe Calédonie ensemble (non indépendantiste, centre droit) s’est dit lui aussi favorable au 25 octobre afin de garantir « une participation au moins aussi importante qu’en 2018 (81%) ».

Seuls les élus non indépendantistes de l’Avenir en Confiance (droite) et un élu loyaliste non-inscrit (soit au total 19 voix sur 54) avaient émis un avis favorable à la date proposée par le Premier ministre français Édouard Philippe.

Les trois élus de l’Éveil Océanien (parti communautaire wallisien et futunien) avaient plaidé pour la recherche d’une date, autre que celle du 4 octobre, qui puisse faire consensus.

Le projet de décret du gouvernement a par ailleurs provoqué une levée de boucliers des indépendantistes car il prévoit que le drapeau tricolore français puisse être utilisé pendant la campagne officielle, comme le souhaitaient les non-indépendantistes.