Au moins un garde a été tué mercredi dans des affrontements dans le parc des Virunga, réserve naturelle située en zone de conflit dans l’est de la République démocratique du Congo, ont indiqué jeudi des sources concordantes.
Deux civils ont également été tués, affirment des sources locales.
A l’origine de la violence, l’organisme gestionnaire du parc, l’Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN), parle d’une attaque menée par des miliciens d’un groupe armé, nombreux dans cette province du Nord-Kivu.
Les sources locales affirment au contraire que des habitants manifestaient devant le siège de l’ICCN contre une mesure prise à leur encontre.
L’ICCN a dans un communiqué fait part d’une « attaque armée menée ce (mercredi) matin à 8 heures sur le poste des gardes à Vitshumbi » par un groupe armé.
« Suite à cette attaque violente qui a occasionné la mort du garde Kasereka Masumbuko Ezeckiel, surpris par les tirs ennemis, les autres gardes ont riposté pour repousser l’attaque et se frayer un passage afin de s’exfiltrer de la zone des affrontements », explique l’ICCN dans ce communiqué.
Les habitants de Vitshumbi, localité située à environ 100 km au nord de Goma, affirment au contraire que les rangers ont ouvert le feu alors qu’ils manifestaient pour protester contre l’interdiction faite par l’ICCN de construire en matériaux durables dans le parc des Virunga, selon des témoignages recueillis par l’AFP.
« Le bilan est de trois morts dont deux civils et un garde parc et deux élèves blessés », a déclaré à l’AFP Destin Katembo, un responsable administratif de Vitshumbi dans le Nord-Kivu.
« Nous sommes allés en masse devant le bureau de l’ICCN. Ils ont ouvert le feu, deux civils, tous pêcheurs, sont tombés et un garde est mort aussi », a affirmé Kambale Sikulisimwa, un pêcheur du village.
Village des pêcheurs sur le bord du lac Édouard, Vitshumbi est situé en plein parc des Virunga, joyau menacé de l’est de la RDC et repaire de plusieurs milices et groupes armés.
L’activité touristique est fermée dans le parc depuis l’enlèvement en mai de touristes britanniques et la mort de plusieurs rangers.