La Cour constitutionnelle du Mozambique a rejeté le recours déposé par la Renamo, le plus grand parti d’opposition, pour obtenir l’annulation des résultats des élections générales du 15 octobre, remportées par le parti au pouvoir, le Frelimo.

Dans un jugement daté du 11 novembre vu sur son site internet vendredi, elle a rejeté la requête de la Résistance nationale du Mozambique (Renamo), ex-rébellion devenue le principal parti d’opposition, au motif qu’elle « n’a pas fourni assez de preuves à l’appui de sa plainte ».

La Renamo accusait le gouvernement de « fraudes électorales massives » et d’avoir eu recours à la violence et à l’intimidation le jour du scrutin, malgré la signature en août d’un accord de paix avec le gouvernement censé mettre un terme définitif à plus de quarante ans de conflit.

Le président Filipe Nyusi, 60 ans, du Front de libération du Mozambique (Frelimo) Frelimo, a été réélu président pour un mandat de cinq ans avec 73% des voix contre 22% à son principal opposant, Ossufo Momade de la Renamo, selon la Commission nationale électorale.

Aux législatives, le Frelimo a remporté 184 des 250 sièges à l’Assemblée, en nette progression par rapport aux législatives de 2014 (144 députés).

La semaine dernière, l’Union européenne avait remis en cause la crédibilité de la victoire écrasante du parti au pouvoir, en dénonçant une litanie d' »irrégularités », et exhorté la justice à les corriger.

Outre la Renamo, la société civile mozambicaine et les principales missions internationales d’observateurs ont dénoncé de nombreuses irrégularités dans le processus électoral, marqué par une participation d’un peu plus de 50% des 13 millions d’électeurs inscrits.

La Renamo, qui a combattu par les armes le Frelimo de 1975 à 1992 dans une guerre civile qui a fait un million de morts, s’est dite indignée mais pas surprise par la décision de la Cour constitutionnelle qu’elle accuse d’être favorable au parti au pouvoir.

« Nous avons accueilli la décision avec indignation mais sans surprise », a déclaré à l’AFP le porte-parole du parti Jose Manteigas.

« Nous ignorons quelles preuves la Cour constitutionnelle peut bien vouloir quand tous les observateurs nationaux et internationaux ont fait état de fautes à l’échelon dans tout le pays », a-t-il dit.