Le président français Emmanuel Macron, aux côtés de ses homologues guinéen et ivoirien, participait jeudi à la cérémonie du 75e anniversaire du débarquement de Provence, à Saint-Raphaël (sud-est), avant une rentrée chargée sur le front diplomatique la semaine prochaine.
La célébration, en présence des présidents Alpha Condé (Guinée) et Alassane Ouattara (Côte d’Ivoire) ainsi que de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, se déroulait dans la matinée à la nécropole nationale de Boulouris, où reposent 464 combattants de la 1e armée française.
M. Macron doit rendre hommage aux 450.000 soldats qui participèrent au débarquement allié du 15 août 1944. L’opération a été menée par les forces américaines et françaises, parties d’Afrique du Nord, de Corse et d’Italie du Sud.
La cérémonie prévoit également un discours d’Alpha Condé, la lecture d’un texte par l’universitaire et écrivain français David Diop, prix Goncourt des lycéens 2018, et d’un témoignage de vétéran par une lycéenne.
Traditionnellement, cet anniversaire est l’occasion de saluer la contribution des soldats des anciennes colonies françaises à la Libération. Les troupes incluaient 260.000 combattants de la 1e armée française dirigée par le général de Lattre de Tassigny, composée pour moitié de soldats européens (Français d’Afrique du Nord et de métropole) et pour moitié de soldats « indigènes » d’Afrique du Nord et subsaharienne.
Lors du 50e anniversaire, 18 pays africains avaient été représentés et pour le 60e, une quinzaine de chefs d’État d’Afrique noire et du Maghreb étaient présents, rendant hommage notamment aux tirailleurs sénégalais et algériens, goumiers et tabors marocains, pieds-noirs ou encore marsouins du Pacifique et des Antilles qui participèrent à l’opération « Dragoon ».
Pour Emmanuel Macron, qui s’est fait très discret depuis son arrivée le 25 juillet au fort de Brégançon tout proche de la cérémonie, il s’agit de la première sortie officielle depuis le début de ses vacances, hormis un bref aller-retour à Tunis pour assister aux funérailles nationales du président tunisien Béji Caïd Essebsi.
– Série de cérémonies –
Les vacances du président prendront fin la semaine prochaine, avec une rentrée diplomatique, en recevant lundi au Fort de Brégançon le président russe Vladimir Poutine. Il enchaînera avec sa rentrée nationale le 21 août, jour du conseil des ministres de rentrée, avant de s’envoler pour Biarritz où il accueillera les dirigeants du G7.
Si M. Macron a invité tous ses prédécesseurs à participer à la cérémonie dans cette nécropole qui avait été inaugurée il y a 55 ans, jour pour jour, par Charles de Gaulle, seul Nicolas Sarkozy doit faire le déplacement.
Cette commémoration s’inscrit dans une série de cérémonies liées à la fin des deux conflits mondiaux qu’Emmanuel Macron a multipliées depuis l’automne – centenaire de la fin de la Première Guerre mondiale en novembre, puis 75e anniversaire du débarquement de Normandie en juin.
L’objectif militaire du débarquement de Provence était de prendre les Allemands par surprise et de soulager le front de Normandie où avait eu lieu le débarquement dix semaines plus tôt.
L’opération s’est faite en plusieurs temps: à minuit, les premiers soldats français des commandos d’Afrique avaient escaladé la falaise du cap Nègre, près de Bormes-les-Mimosas. Puis à 08H00, trois divisions d’infanterie américaine ont débarqué à Saint-Raphaël, comme à Cavalaire, Ramatuelle et Sainte-Maxime.