L’Arabie saoudite va réduire son budget annuel d’environ 5%, a déclaré le ministre des Finances alors que la plus grande économie du monde arabe fait face à la propagation rapide du coronavirus et à l’effondrement des prix du pétrole.

Le royaume se prépare à un ralentissement économique.

Les salles de cinéma, centres commerciaux et restaurants ont fermé, le petit pèlerinage à La Mecque a été suspendu et la région de Qatif (est), qui compte 500.000 habitants, bouclée dans le cadre de la lutte contre le nouveau coronavirus.

Le premier exportateur mondial de brut est également confronté à la chute des prix du pétrole, qui ont atteint cette semaine leur niveau le plus bas en 18 ans, en passant sous la barre des 25 dollars le baril, face à l’effondrement de la demande et d’une guerre des prix avec la Russie.

« L’ampleur de la réduction partielle… a atteint environ 50 milliards de riyals (13,32 mds USD ou 12,28 mds EUR), soit moins de 5% des dépenses totales approuvées au budget 2020 », a annoncé tard mercredi soir le ministre des Finances Mohammed al-Jadaan.

Cité par l’agence officielle SPA, le ministre a ajouté que les réductions toucheraient les domaines « ayant le moins d’impact social et économique ».

Mais le cabinet de conseil économique Nasser Saidi and Associates a suggéré que les coupes pourraient être plus importantes, affirmant que le ministère des Finances a demandé à divers organismes gouvernementaux de soumettre des propositions pour réduire les dépenses de 20 à 30%.

« Cela prendra probablement la forme de projets reportés et de retards dans l’attribution des contrats », affirme le cabinet dans une note de recherche.

Selon Energy Intelligence Group, Ryad a demandé aux organes gouvernementaux de préparer des scénarios budgétaires dans lesquels les prix du brut pourraient chuter de 12 à 20 dollars le baril.

Le royaume a prévu des dépenses pour l’année de 272 milliards de dollars (250 mds EUR) avec un déficit budgétaire de 50 milliards de dollars (46 mds EUR), soit 6,4 % du PIB.

Capital Economics, basé à Londres, a estimé que le déficit budgétaire s’élèverait à plus de 16% du PIB, compte tenu de l’impact du coronavirus et de la chute des revenus pétroliers.

L’Arabie saoudite a besoin d’un prix du brut d’environ 80 dollars le baril pour équilibrer son budget. Le royaume, qui dispose de réserves budgétaires d’environ 500 milliards de dollars, a réaffirmé qu’il est un producteur de brut à très bas coût et qu’il peut supporter des prix bas pendant des années.

Mais Ryad a affiché des déficit budgétaires annuels depuis la dernière chute des prix du pétrole en 2014. Il a emprunté plus de 100 milliards de dollars et a puisé dans ses réserves pour combler ces déficits.