La justice du Malawi a repoussé dimanche à une date indéterminée la publication très attendue des résultats définitifs de l’élection présidentielle du 21 mai, dans un climat de confusion et de tension croissantes dans le pays.

Samedi, la Haute Cour de la capitale, Lilongwe, a ordonné à la Commission électorale (MEC) de recompter tous les bulletins de vote dans un tiers des districts électoraux du pays à la demande du principal parti d’opposition qui argue d’irrégularités.

La MEC a fait appel dimanche de cette injonction, mais le tribunal a renvoyé sa décision à une date indéterminée.

« Le tribunal a dit qu’il rendrait sa décision dans un délai raisonnable mais on ne sait pas quand », a indiqué après l’audience à la presse l’avocat de la MEC, David Banda. « Nous ne pouvons qu’attendre, nous avons les mains liées ».

Les derniers chiffres diffusés jeudi, après dépouillement de trois quarts des bureaux de vote, accordaient un avantage au chef de l’Etat sortant, Peter Mutharika, crédité de 40,49% des suffrages, devant son rival du parti du Congrès du Malawi (MCP), Lazarus Chakwera, avec 35,44% des voix.

La MEC a pris acte dimanche de ce nouveau report.

« La Commission ne publiera pas de résultats tant que la justice suit son cours », a assuré sa présidente, Jane Ansah.

Mme Ansah a appelé la population « à maintenir la paix et son calme et à faire preuve de patience ». « Les élections peuvent faire ou fracturer une nation, la commission ne participera à la fracture de la nation », a-t-elle poursuivi, « nous voulons donner au pays des résultats crédibles ».

Au lendemain du scrutin, la société civile malawite et les observateurs s’étaient félicités du bon déroulement du scrutin, largement reconnu comme libre, transparent et équitable.

En attendant ceux de la présidentielle, la MEC a publié les résultats des législatives, serrés eux aussi: aucun parti n’a remporté la majorité.

Le Parti démocratique progressiste (DPP) du président sortant a remporté 62 des 193 sièges, devant le MCP de M. Chakwera avec 55 sièges. Le Front démocratique uni (UDF) a gagné 10 sièges et le Mouvement uni de transformation (UTM) du vice-président sortant President Saulos Chilima quatre.

Le reste se répartit entre des indépendants et des petits partis.