Le Conseil militaire à la tête du Soudan et les meneurs de la contestation ont signé samedi la « déclaration constitutionnelle » finalisant un accord historique pour un transfert progressif du pouvoir aux civils, après des mois de protestations populaires.

L’accord a été signé par Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemeidti », numéro deux du Conseil militaire, et Ahmed Al-Rabie, représentant de l’Alliance pour la Liberté et le Changement (ALC), fer de lance de la contestation, en présence de chefs d’Etats, de Premiers ministres et de dignitaires de plusieurs pays.

Des applaudissements ont suivi la signature de ces documents. MM. Daglo et Rabie étaient entourés des Premiers ministres égyptien et éthiopien, Moustafa Madbouli et Abiy Ahmed.

Cette déclaration constitutionnelle complète une déclaration politique déjà signée le 17 juillet. Toutes deux forment un accord global conclu début août qui prévoit l’établissement du « Conseil souverain », constitué de six civils et de cinq militaires.

La signature de cet accord met fin à près de huit mois d’un mouvement de contestation inédit qui a mené le 11 avril à la chute du président Omar el-Béchir, resté 30 ans au pouvoir, avant de se retourner contre les généraux du Conseil militaire de transition ayant pris sa succession.

L’accord a été conclu à la faveur d’une médiation de l’Ethiopie et de l’Union africaine, après la dispersion meurtrière d’un sit-in des manifestants début juin devant le QG de l’armée, où 120 personnes ont été tuées d’après un comité de médecins.

La cérémonie de signature officielle a débuté au son de l’hymne soudanais, suivi de la lecture de versets du Coran et d’un verset de l’Ancien testament. Dans la salle, des banderoles accrochées aux murs indiquaient: « la joie du Soudan ».