Le futur gouvernement de coalition de la République démocratique du Congo a enfin été dévoilé dans la nuit de dimanche à lundi, sept mois après l’investiture du nouveau chef de l’Etat Félix Tshisekedi le 24 janvier.
« Le gouvernement est enfin là. Le président de la République, chef de l’Etat, a enfin signé l’ordonnance. Donc aujourd’hui, le gouvernement ayant été constitué, on se mettra bientôt au travail après avoir eu l’investiture de l’Assemblée nationale », a déclaré à la presse le Premier ministre Sylvestre Ilunga, lui-même nommé le 20 mai.
L’Assemblée est réunie en session extraordinaire jusqu’au 7 septembre pour investir le gouvernement.
Le porte-parole de la présidence a ensuite commencé la lecture du nom des membres du gouvernement.
Il s’agit d’un gouvernement de coalition entre les forces politiques de M. Tshisekedi, proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre, et de son prédécesseur, Joseph Kabila, qui a gardé la majorité au Parlement et dans les 26 provinces du plus grand pays d’Afrique sub-saharienne.
Sur la base d’un accord conclu entre les deux parties, l’exécutif devait comprendre 65 membres, dont 42 issus des rangs du Front commun pour le Congo (FCC), la coalition des pro-Kabila, et 23 de Cap pour le changement (Cap), du président Tshisekedi.
« Il s’agit d’une expérience de cohabitation qui est la première dans notre pays », a souligné le Premier ministre, lui-même un économiste qui a la confiance de Joseph Kabila.
Les discussions entre les deux forces politiques ont « pris du temps », car il fallait « vider tout ce qui pouvait entraver le fonctionnement du gouvernement », a poursuivi M. Ilunga, selon qui « le changement commence maintenant ».
Le gouvernement comprend « 83% d’hommes et 17% de femmes. Ce pourcentage est encore faible, mais il faut le pondérer par l’importance des portefeuilles qui ont été attribués aux femmes », a détaillé le Premier ministre.
« Ainsi nous avons une dame vice-Premier ministre, ministre du Plan et une dame ministre d’Etat, ministre des Affaires étrangères », a-t-il précisé. Deux autres femmes sont ministres d’Etat.
Au total 76,9% des ministres n’ont jamais été membres du gouvernement auparavant, a-t-il précisé, « ce qui est une innovation importante ».