L’Italie risque de menacer l’ensemble de la zone euro si l’Union européenne ne durcit pas ses règles en matière d’endettement public excessif, a mis en garde le chancelier conservateur autrichien, Sebastian Kurz, dans un entretien au quotidien italien La Stampa publié lundi.

Des sanctions pour les pays européens surendettés « empêcheront l’Italie, par exemple, de finir comme une deuxième Grèce à cause de politiques d’endettement irresponsables », explique le chancelier.

C’est le seul moyen « d’éviter que l’Italie ne mette toute la zone euro en danger », a-t-il ajouté.

Le niveau d’endettement de l’Italie — 2.300 milliards d’euros soit 132% du Produit intérieur brut — est le deuxième de la zone euro, bien au-dessus du plafond de 60% établi par les pays européens.

Et la coalition populiste au pouvoir à Rome, alliance de la Ligue de Matteo Salvini (extrême droite) et du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), est engagée dans une politique d’expansion qui a encore alourdi la note.

Affecté par les déclarations de M. Kurz et la hausse des droits de douane sur des produits chinois décidée par le président américain Donald Trump, le « spread », le très surveillé écart entre les taux d’emprunt italien et allemand, s’est tendu lundi matin. Vers 09H50 GMT, il évoluait autour de 261 points contre 253 à la clôture vendredi.

M. Salvini cherche à créer un vaste groupe souverainiste au Parlement européen après les élections fin mai, et promet qu’en cas de victoire de la Ligue, il saura convaincre ses alliés à Bruxelles de mettre fin aux pressions sur le budget italien.

Mais M. Kurz, qui gouverne depuis décembre 2017 avec le parti d’extrême droite FPÖ, s’est montré sceptique vendredi sur une possible coopération entre les conservateurs du Parti populaire européen (PPE, droite) et les souverainistes comme la Ligue.

« Nous ne voulons pas livrer l’UE aux franges extrêmes à gauche ou à droite, nous avons besoin d’une politique forte au centre », a-t-il déclaré à des médias autrichiens.