Robert Kyagulanyi, alias « Bobi Wine », chanteur et député ougandais, a été libéré lundi sous caution par un tribunal du nord du pays, après deux semaines de détention. Accusé de trahison, il risque la peine de mort.

Le chanteur de ragga et député d’opposition ougandaise Bobi Wine, inculpé de trahison, a été libéré lundi sous caution par un tribunal du nord du pays, après deux semaines de détention.

Bobi Wine – Robert Kyagulanyi de son vrai nom – avait été arrêté au même titre que 33 co-accusés à la suite d’un incident à Arua (nord) au cours duquel des pierres avaient été jetées sur la voiture du président ougandais Yoweri Museveni, venu soutenir le candidat de son camp à une élection partielle.

Lundi, le juge Stephen Mubiru, président un tribunal à Gulu (nord), a accordé la libération sous caution à Bobi Wine et certains de ses co-accusés, dont deux députés d’opposition.

Lors de ses comparutions ces dernières semaines, le chanteur a semblé affaibli, utilisant parfois des béquilles pour se déplacer. Sa famille et ses avocats affirment qu’il a été battu et torturé en détention, des accusations rejetées par les autorités.

Peu après l’audience, Bobi Wine, qui encourt la peine de mort, a été vu dans une ambulance garée devant le tribunal. Les accusés devront à nouveau comparaître le 30 août.

De célèbres politiciens d’opposition ont assisté à l’audience de lundi, certains se portant garants pour la libération sous caution des accusés.

Bobi Wine, 36 ans, s’est imposé comme un porte-parole de la jeunesse ougandaise et un détracteur virulent du président Yoweri Museveni depuis son élection à l’Assemblée nationale en 2017. Sa détention a déclenché des manifestations, notamment dans la capitale Kampala, qui ont été violemment réprimées à coups de gaz lacrymogène et de tirs à balle réelle.

Mercredi, une centaine de musiciens, artistes et hommes politiques ont dénoncé dans une lettre ouverte le traitement qui lui a été infligé.

Les signataires incluent le musicien anglais Chris Martin, les chanteuses béninoise Angelique Kidjo et américaine Chrissie Hynde, l’écrivain nigérian Wole Soyinka, Prix Nobel de littérature, et un dirigeant du parti travailliste britannique, Tom Watson.