Au moins 13 civils ont été tués ces derniers jours dans le nord du Mozambique lors d’une nouvelle série d’attaques attribuées aux groupes jihadistes armés qui sèment la terreur dans la région, a-t-on appris samedi de sources locales.

Ces raids se sont déroulés jeudi soir dans le village de Ulo, dont 120 maisons ont été incendiées, puis jeudi dans ceux de Nabajo et Maculo, ont rapporté à l’AFP ces sources qui s’exprimaient sous couvert d’anonymat.

Depuis la fin 2017, la province du Cabo Delgado, frontalière de la Tanzanie, est le théâtre d’une vague de violences meurtrières attribuées à un groupe jihadiste qui prône l’application de la loi islamique dans cette province à majorité musulmane.

Leurs raids, jamais revendiqués, contre les civils ou les forces de l’ordre ont déjà fait près de 200 morts, détruit de nombreux villages et contraint des milliers de personnes à l’exode.

Des dizaines de cas d’enlèvements de femmes, similaires à ceux pratiqués en masse par le groupe jihadiste Boko Haram au Nigeria, ont été rapportés à l’AFP par la population.

Le président mozambicain Filipe Nyusi a déployé de nombreux renforts de l’armée et de la police dans la région et promis de mettre ce groupe hors d’état de nuire, mais sans parvenir jusque-là à ramener l’ordre.

Des ONG ont accusé les forces de sécurité d’exactions et déplorent l’arrestation de plusieurs journalistes.

Le mois dernier, les jihadistes s’en sont pris pour la première fois directement à des convois du groupe pétrolier américain Anadarko, qui prépare avec d’autres l’exploitation de gigantesques gisements de gaz offshore dans la région.

Lors de deux raids, un employé d’une société locale travaillant pour Anadarko avait été tué et six autres blessés.

Confronté à une grave crise financière, le Mozambique compte sur son gaz pour relancer son économie.