L’acteur russe Andreï Miagkov, légende du cinéma soviétique et héros du film symbole du Nouvel An dans le monde russophone, est mort à 82 ans, a annoncé jeudi son théâtre.
Le Théâtre Anton Tchekhov de Moscou n’a pas précisé la cause du décès.
Miagkov est pour les Russes le héros de « L’ironie du destin » (1975), une comédie romantique sur les péripéties d’un homme saoul le soir du Nouvel an, qui est le film traditionnellement regardé le 31 décembre en Russie.
Dans le film, suite à une beuverie entre amis à Moscou, il se réveille ivre à Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg).
Se croyant toujours dans la capitale, il se rend à son adresse qui correspond à un immeuble et un appartement identiques au sien, satire de l’uniformité de l’urbanisme dans l’empire soviétique.
Il y tombe alors sur une belle inconnue…
Les répliques et chansons sont connues de générations de russophones à travers l’URSS.
Autre rôle phare pour le lui, le mélodrame « Romance de bureau » qui raconte l’histoire d’un employé d’un institut de statistiques qui tente de séduire sa cheffe austère pour obtenir un nouveau poste.
Réalisés par Eldar Riazanov, ces deux long-métrages comptent parmi les plus grands succès commerciaux du cinéma soviétique.
A partir de 1977, Andreï Miagkov avait poursuivi sa carrière au Théâtre d’Art Anton Tchekhov de Moscou, mis en scène deux pièces et dispensé des cours. En 2004, il avait également joué pour Kirill Serebrennikov, alors jeune metteur en scène.
En 2007, l’acteur avait repris son rôle le plus célèbre dans une suite à gros budget d' »Ironie du destin ».
Le porte-parole du Kremlin a indiqué jeudi que le président Vladimir Poutine adressera prochainement ses condoléances aux proches « d’un immense artiste populaire ».
Né en 1938 à Leningrad, l’acteur avait survécu dans son enfance au terrible blocus de la ville pendant la Seconde guerre mondiale.