La police du Malawi est intervenue mercredi à Blantyre (sud) pour mettre un terme à des échauffourées entre des manifestants de l’opposition qui dénonçaient la réélection en mai du président Peter Mutharika et des partisans du parti au pouvoir.

Une des figures de la contestation, Billy Mayaya, a été sérieusement blessée lors de ces incidents et a dû être hospitalisée, a rapporté un des organisateurs de la marche, le révérend MacDonald Semberekale.

Selon M. Semberekale, les forces de l’ordre ont également interpellé plusieurs manifestants.

A la tête du petit pays d’Afrique australe depuis 2014, M. Mutharika a été réélu an mai avec 38,57% des suffrages devant son principal adversaire, Lazarus Chakwera (35,41%), selon les résultats publiés par la Commission électorale.

L’opposition dénonce depuis des fraudes pendant le dépouillement, dont l’existence d’un nombre anormalement élevé de bulletins de vote recouverts de correcteur blanc.

Ces derniers mois, l’opposition et la société civile ont organisé plusieurs marches de protestation pour exiger la démission de la présidente de la Commission électorale, Jane Ansah, accusée d’avoir couvert une manipulation des résultats.

Ces manifestations ont été le théâtre de violents affrontements avec les forces de l’ordre.

Les incidents de mercredi ont éclaté lorsque plusieurs centaines de personnes, qui voulaient déposer une pétition à une réunion de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), ont été prises à parti par des militants du Parti progressiste démocratique (DPP) du président Mutharika.

« On a été pris en embuscade et visés par des jets de pierre des partisans du DPP », a affirmé M. Semberekale, « plusieurs de nos militants ont été blessés ».

La police est alors intervenue avec des gaz lacrymogènes pour disperser la foule, a constaté un journaliste de l’AFP.

Selon MacDonald Semberekale, elle a poursuivi les manifestants jusque dans un hôpital proche et y a procédé à plusieurs interpellations. « La police a tiré des gaz lacrymogènes dans l’hôpital, un bébé y a été tué », a-t-il affirmé.

Ni les forces de l’ordre ni l’hôpital n’ont confirmé ce décès.

L’opposition a déposé une requête en annulation du scrutin présidentiel devant la Cour constitutionnelle, dont le verdict est attendu dans les semaines qui viennent.