La cheffe de l’exécutif hongkongais pro-Pékin, Carrie Lam, a attaqué lundi de manière frontale les manifestants en les accusant de chercher à « détruire » la mégapole asiatique, dont les transports en commun étaient paralysés par des opérations de blocage.
« Nous avons vu récemment, c’est très clair, que les gens proposent de manière impertinente de +reprendre Hong Kong, la révolution de notre temps+ (…) et de contester la souveraineté nationale du pays », a déclaré Mme Lam lors d’une rare conférence de presse, en faisant référence à un slogan couramment utilisé lors des manifestations.
« J’ose affirmer que cela vise à renverser Hong Kong, à détruire complètement la précieuse vie de plus de sept millions de personnes ».
La mégapole, qui traverse sa plus grave crise politique depuis sa rétrocession en 1997 par Londres, a déjà vécu deux mois de manifestations de plus en plus souvent suivies d’affrontements entre de petits groupes radicaux et les forces de l’ordre.
Le mouvement, qui se singularise par la multiplicité de ses actions, a franchi lundi un nouveau palier avec une grève générale et des opérations coordonnées de blocage du métro de Hong Kong, d’ordinaire connu pour son impressionnante efficacité.
Une action qui a eu pour effet de bloquer des centaines de milliers d’usagers, certaines rames transportant en temps normal jusqu’à 3.750 passagers.
Mme Lam, dont les manifestants réclament la démission, avait fait profil bas ces derniers temps alors que les heurts étaient de plus en plus récurrents en marge des rassemblements.
Elle est sortie de sa réserve lundi, à l’occasion de sa première conférence de presse en plus de deux semaines, pour défendre la fermeté.
Né du rejet d’un projet de loi hongkongais qui visait à autoriser les extraditions vers la Chine et qui est désormais suspendu, le mouvement a élargi ses revendications pour demander des réformes démocratiques et dénoncer le sentiment d’une emprise de plus en plus forte de Pékin, en violation du principe « Un pays, deux systèmes » qui avait présidé à la rétrocession en 1997.
« Des perturbations aussi intensives au nom de certaines revendications (…) ont sérieusement sapé la loi et l’ordre à Hong Kong et poussent la ville, cette ville que nous aimons tous et que nous avons contribué à bâtir, au bord d’une situation très dangereuse », a déclaré Mme Lam lors de sa conférence de presse.
« Le gouvernement sera ferme pour maintenir la loi et l’ordre et rétablir la confiance », a-t-elle dit.