Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa a promis mardi de « débusquer » ses opposants politiques alors que des organisations de défense des droits signalent l’arrestation de dizaines d’activistes dans la répression menée par les autorités.

« Les pommes pourries qui ont tenté de diviser notre peuple et affaiblir notre système seront éliminées », a-t-il promis dans un discours à la nation.

« Nous surmonterons les tentatives de quelques voyous, agissant avec des détracteurs étrangers, de déstabilier notre société « , a-t-il continué.

Vendredi, les autorités ont interdit des manifestations pour protester contre la corruption et la crise économique dans le pays.

Plusieurs personnes ont été arrêtées, dont l’écrivaine zimbabwéenne Tsitsi Dangarembga, en lice pour le prestigieux prix littéraire britannique Booker Prize, remise en liberté sous caution le lendemain.

L’Association zimbabwéenne des avocats pour les droits de l’homme a déclaré mardi représenter une vingtaine de personnes arrêtées depuis la semaine dernière.

A la tête de la petite formation Transformer le Zimbabwe, l’opposant Jacob Ngarivhume avait appelé à manifester, tout comme le journaliste et lanceur d’alerte Hopewell Chin’ono. Tous deux, arrêtés avant cette manifestation, sont encore en détention, accusés d’incitation publique à la violence.

Amnesty International a condamné une « chasse aux sorcières et la répression menée contre des opposants pacifiques ».

Successeur de Robert Mugabe à la tête du pays après un coup d’Etat en novembre 2017, le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa avait promis de relancer une économie moribonde. Mais certains estiment que la situation est pire encore que sous l’ère Mugabe.

Le Zimbabwe, pays d’Afrique australe, est englué depuis une vingtaine d’années dans une crise économique catastrophique, qui se traduit par une inflation galopante et des pénuries de nombreux produits de première nécessité.