L’organe anticorruption chinois a annoncé mercredi avoir lancé une enquête visant l’ex-patron de la Banque chinoise de développement, un établissement très impliqué dans le projet pharaonique des « Nouvelles routes de la soie » du président Xi Jinping.

Hu Huaibang, qui a effectué l’essentiel de sa carrière dans le secteur financier, a occupé des postes liés à la réglementation, travaillé pour des entreprises publiques et dirigé la Bank of communications, l’un des plus importants établissements bancaires du pays.

M. Hu était devenu en 2013 président de la Banque chinoise de développement, un poste qu’il a occupé jusqu’en septembre dernier.

L’institution est l’une des trois banques spécialisées dans le financement des infrastructures et le soutien aux entreprises chinoises à l’étranger. A ce titre, elle est une pièce maîtresse des Nouvelles routes de la soie lancées par le président chinois Xi Jinping.

Ce pharamineux projet d’infrastructures ambitionne de relier la Chine à ses marchés traditionnels en Asie, en Europe et en Afrique, voire au-delà, pour faciliter les échanges commerciaux. Il est parfois accusé d’accorder des prêts à des pays pauvres pour des projets d’infrastructures qui risquent de gonfler leur endettement.

Fin 2018, la banque avait des actifs estimés à 2.300 milliards de dollars, faisant d’elle l’un des principaux prêteurs au monde.

Les liens de Hu Huaibang avec le magnat chinois de l’énergie Ye Jianming, poursuivi par la justice, semblent être à l’origine de ses ennuis.

M. Hu aurait profité de ses fonctions pour l’aider à obtenir des milliards de dollars en lignes de crédit pour les opérations à l’étranger de son groupe, CEFC China Energy.

Ce conglomérat privé fait figure d’exception en Chine, où le secteur énergétique reste dominé par les géants publics Sinopec et CNPC.

Hu Huaibang est le dernier fonctionnaire à tomber en disgrâce dans le cadre de la vaste campagne anticorruption lancée par le président Xi Jinping en 2013.