La décision prise par Londres d’exclure le Portugal de la liste des pays vers lesquels les Britanniques pourront voyager sans observer de quarantaine à leur retour en Angleterre est « absurde », a réagi samedi le gouvernement de Lisbonne.

« La question de la quarantaine est absurde », a déclaré le ministre portugais des Affaires étrangères, Augusto Santos Silva, lors d’un entretien à la télévision publique RTP.

Les Britanniques représentent le premier marché touristique du Portugal, avec en 2019 2,1 millions de visiteurs et des recettes de 3,3 milliards d’euros.

« C’est toujours horrible de comparer les chiffres d’une maladie et de décès, mais c’est absurde que le Royaume-Uni impose une quarantaine à des passagers revenant d’un pays qui, au regard de l’ensemble des indicateurs de la pandémie, présente de meilleurs résultats que le Royaume-Uni lui-même », a insisté M. Santos Silva.

Londres a annoncé vendredi que les voyageurs arrivant en Angleterre en provenance de plus de 70 pays ou territoires, dont la plupart des pays de l’Union européenne mais pas le Portugal ou la Suède, seront exemptés de quarantaine dès le 10 juillet.

Le chef de la diplomatie portugaise a reconnu que certains foyers de contamination dans la région de Lisbonne étaient « préoccupants », mais que cela ne devait pas empêcher les Britanniques de passer leurs vacances d’été dans la région de l’Algarve (sud).

« L’Algarve est une destination touristique traditionnelle des Britanniques qui ne présente aucun indice d’un manque de contrôle du Covid-19 », a souligné M. Santos Silva.

Selon les données officielles nationales compilées par l’AFP, le Royaume-Uni et le Portugal dénombrent chacun un peu plus de 4.000 cas de coronavirus par million d’habitants. Mais alors que les Britanniques ont recensé 650 morts par million d’habitants, le Portugal en a compté 156 par million d’habitants.

D’abord loué pour sa gestion de la crise sanitaire quand sa population était confinée, le Portugal a depuis vu le nombre de nouveaux cas quotidiens augmenter d’un tiers entre mai et juin, en raison essentiellement des foyers localisés à Lisbonne et ses banlieues.