Le gouvernement japonais a présenté mardi des pistes nouvelles de prévention après plusieurs accidents de la route causés par des seniors, dont un dispositif de freinage d’urgence ou la création de zones interdites aux voitures autour des écoles.
Le détail sera précisé d’ici le printemps 2020.
Selon un sondage effectué fin 2018 par les autorités, un quart des personnes âgées de 80 ans et plus interrogées disent conduire elles-mêmes leur véhicule, et il n’est pas rare que ces automobilistes — et de manière générale ceux de plus de 65 ans — provoquent des collisions, un des nombreux défis d’un archipel vieillissant.
Pour limiter les risques, la loi impose déjà aux plus âgés un test cognitif avant de renouveler leur permis. Des autorités locales encouragent aussi les conducteurs aux aptitudes défaillantes à rendre volontairement ce document.
Mais le gouvernement a décidé de passer à la vitesse supérieure. Il a indiqué étudier « diverses mesures, comme la mise en place de services de covoiturage et de véhicules autonomes à titre d’essai dans les zones rurales », dépourvues de transports en commun, a expliqué une responsable du cabinet ministériel.
L’Agence de police nationale envisage également l’introduction d’une nouvelle catégorie de permis, qui autoriserait les seniors à conduire seulement des voitures équipées de technologies de freinage d’urgence.
Dans les véhicules nippons, majoritairement à boîte de vitesses automatique, les automobilistes âgés confondent souvent l’accélérateur et le frein ou foncent dans un obstacle en voulant reculer faute d’avoir enclenché correctement la marche arrière.
Parmi les derniers accidents, une femme et sa fille de trois ans ont été tuées en avril quand un homme de 87 ans a renversé leur vélo dans un quartier animé de Tokyo.
Plus récemment, début juin, un conducteur de 81 ans roulant en sens inverse à Fukuoka (sud-ouest) est mort, ainsi que sa femme de 76 ans, dans une collision avec plusieurs véhicules. D’autres automobilistes et piétons ont été blessés.
La société japonaise est en outre extrêmement sensible aux accidents touchant de jeunes enfants — en mai, un garçonnet et une fillette de deux ans, en sortie scolaire, avaient été mortellement fauchés par une voiture dans l’ouest du pays.
« Nous ne devons pas perdre de temps pour garantir un trajet sûr aux enfants », a déclaré mardi le Premier ministre Shinzo Abe.
Au Japon, les élèves sont nombreux, dès l’âge de 6-7 ans, à aller à l’école tout seuls à pied selon des parcours prédéfinis. « Une inspection » va être menée d’ici fin septembre pour vérifier les itinéraires qu’ils empruntent.