La Namibie, qui organise des élections générales mercredi, est un immense pays semi-désertique d’Afrique australe parmi les premiers producteurs mondiaux d’uranium.
– Un désert omniprésent –
Bordé par l’océan Atlantique sur 1.500 km de côtes, le pays tient son nom du désert du Namib, aux dunes de sable rouge, considéré comme le plus vieux du monde.
Pays le plus sec d’Afrique subsaharienne, il partage le désert du Kalahari avec le Botswana et l’Afrique du Sud.
D’une superficie de 824.292 km2, la Namibie, bordée par plusieurs fleuves, n’est pas dépourvue d’eau pour autant.
En 2013, les autorités rebaptisent « Région du Zambèze » la très touristique bande de Caprivi (Nord-Est), connue pour ses réserves naturelles et ses chutes d’eaux.
Près de 80 parcs et réserves couvrent plus de 100.000 km2. Le parc animalier d’Etosha est le plus vaste.
Le pays connaît en 2019 une des pires sécheresses de son histoire, qui affecte les récoltes, le bétail et la sécurité alimentaire d’une partie de la population.
– Ancienne colonie allemande –
Ancienne colonie allemande au XIXe siècle, la Namibie est administrée par l’Afrique du Sud à partir de 1915.
De 1904 à 1908, le soulèvement des Hereros et des Namas contre le colonisateur allemand est réprimé dans le sang, faisant plusieurs dizaines de milliers de morts. Berlin demande « pardon » en 2004 mais les négociations engagées depuis avec Windhoek patinent sur la question des réparations.
En 1966, l’Organisation des peuples du Sud-Ouest africain (Swapo), dirigée par Sam Nujoma, déclenche la lutte armée contre le régime de Pretoria, qui occupe le territoire jusqu’en 1989 bien que l’ONU lui ait retiré son mandat dès 1966.
La guerre de libération fait quelque 12.000 morts en 23 ans.
– La Swapo au pouvoir –
La Namibie est l’un des derniers Etats africains à accéder à l’indépendance, en 1990. Sam Nujoma est élu président par une Assemblée constituante. Il quitte volontairement le pouvoir en mars 2005 à l’issue d’un 3e mandat, effectué après un amendement constitutionnel.
En 2004, Hifikepunye Pohamba est élu pour lui succéder, puis réélu fin 2009.
Hage Geingob, élu fin 2014, toujours sous les couleurs de la Swapo, brigue un second mandat ce 27 novembre.
– Sous-sol riche mais population pauvre –
Riche en uranium (4e producteur mondial en 2018 selon la Fédération World Nuclear Association) et diamants, le sous-sol recèle également de l’argent, du cuivre, du zinc et de l’or.
Le secteur minier, qui emploie 2,5% de la population active, génère 12% du produit intérieur brut (PIB).
Le gouvernement a entamé en 2005 une politique de réforme agraire pour redistribuer d’ici à 2020 15 millions d’hectares détenus par la minorité blanche à des agriculteurs noirs.
En octobre 2018, les autorités décident d’exproprier les propriétaires terriens étrangers ne vivant pas en Namibie afin de corriger les inégalités foncières héritées de l’époque coloniale.
Avec 1,5 million de visiteurs étrangers en 2017 (Banque mondiale), le tourisme ne cesse de croître. Le Revenu national brut (RNB) par habitant s’élève à 5.250 dollars en 2018 (Banque mondiale) mais de grandes disparités existent entre Blancs et Noirs.
Le taux de chômage atteint 34% en 2016 et la pauvreté touche 17,4% de la population en 2018 (Banque mondiale).
En janvier 2018, afin de réduire la dette publique qui représentait mi-2017 42% du PIB selon l’agence Moody’s, le président Hage Geingob interdit à ses ministres d’effectuer des voyages officiels à l’étranger.
– Pays peu peuplé –
La Namibie est le 3ème pays le moins densément peuplé au monde après le Groenland et la Mongolie, avec près de 3 habitants par km2 (Banque mondiale).
Environ 85% de sa population de 2,4 millions d’habitants est composée de chrétiens.
L’ethnie des Ovambos représente environ la moitié de la population noire et les Blancs environ 7% du total.
Walvis Bay, seul port en eau profonde du pays, a été rétrocédé à la Namibie en 1994, après 84 ans de souveraineté sud-africaine. Un terminal portuaire construit par la Chine y a été inauguré en août dernier.