Le chef de l’armée confédérée Robert Lee a mis fin à la guerre de Sécession américaine en signant sa reddition le 9 avril 1865, mais il a fallu plus de deux mois pour que les esclaves de Galveston, au Texas, apprennent qu’ils étaient désormais libres.

Cette date, le 19 juin 1865, a été baptisée « Juneteenth », contraction de juin et 19 en anglais. Elle est aussi appelée « Jour du jubilé » ou « Jour de la liberté ».

Le président Abraham Lincoln avait en réalité libéré les esclaves de leur servitude deux ans et demi auparavant, en signant le 1er janvier 1863 la Proclamation d’émancipation.

Le Texas, qui faisait partie de la Confédération sudiste, est à l’époque le dernier Etat à libérer ses esclaves. Ceux de Galveston n’ont appris la nouvelle qu’à l’arrivée des troupes de l’Union, commandées par le général Gordon Granger.

« Le peuple du Texas est informé que, en accord avec la Proclamation de l’exécutif des Etats-Unis, tous les esclaves sont libres », indiquait un ordre du général Granger. « Ceci inclut une égalité absolue des droits individuels et des droits de propriété entre les anciens maîtres et esclaves ».

Le « Juneteenth » est férié au Texas, à New York et en Virginie, où se situait la capitale de la Confédération, et est commémoré partout dans le pays.

Selon le site internet Juneteenth.com, les premières commémorations de l’émancipation ont eu lieu à Galveston, dans le sud-est de l’Etat, dans les années qui suivent la guerre de Sécession.

En 1872, un terrain acheté à Houston est baptisé Emancipation Park pour célébrer « Juneteenth ».

Les commémorations sont tombées dans l’oubli au début du XXe siècle, avant de ressurgir après le mouvement pour les droits civiques des Noirs américains dans les années 1950 et 1960.

Cette année, la commémoration intervient en plein mouvement de protestation contre le racisme et les violences policières qui ont suivi la mort de George Floyd, un Afro-américain de 46 ans, lors de son arrestation par un policier blanc le 25 mai à Minneapolis.

Plusieurs grandes sociétés américaines, comme Nike ou Twitter, ont depuis annoncé que le 19 juin serait un jour chômé pour leurs salariés.

Le président Donald Trump avait prévu de tenir un grand meeting de campagne ce jour-là à Tulsa, dans l’Oklahoma, avant de le reporter au lendemain face à un torrent de critiques. La ville reste marquée par le souvenir du plus grand massacre d’Afro-Américains, en 1921.

Le président républicain a justifié le report en affirmant que « beaucoup de (ses) amis et partisans afro-américains » lui avaient suggéré de changer la date « par respect pour ce jour de commémoration ».

Le « Juneteenth » est majoritairement célébré par des réunions familiales et des messes à l’église. Des parades et des commémorations sont également organisées dans certaines villes du pays.