Les prétendants à la succession de la Première ministre britannique Theresa May sont désormais au nombre de douze, après l’annonce vendredi de la candidature de Mark Harper, un député conservateur qui avait voté pour le maintien du pays dans l’UE en 2016.

Incapable de mettre en oeuvre le Brexit, prévu le 29 mars mais finalement reporté au 31 octobre au plus tard, la dirigeante conservatrice a annoncé vendredi dernier sa démission. Elle quittera ses fonctions le 7 juin mais assurera la transition jusqu’à ce que les 100.000 membres de son parti choisissent, d’ici au 20 juillet, son successeur.

Dans le Daily Telegraph, Mark Harper, 49 ans, député de la circonscription de la Forêt de Dean, région rurale de l’ouest de l’Angleterre, se targue d’être le seul des 12 candidats à ne pas avoir fait partie du gouvernement de Theresa May. « Nous avons vu les mêmes personnes dire les mêmes choses depuis trois ans », déclare-t-il dans le quotidien conservateur, en se disant « très heureux » de faire figure « d’outsider ».

Le député, peu connu du grand public, fustige le fait que certains candidats en lice, à l’instar du favori Boris Johnson, se disent prêts à un Brexit sans accord au 31 octobre. Ce scénario aurait de « graves » conséquences pour les entreprises et l’économie, a rappelé vendredi la principale organisation patronale britannique, le CBI.

La question du Brexit joue un rôle central dans la course à la succession de Theresa May. La dirigeante laissera en effet à son remplaçant la lourde tâche de mettre en oeuvre la sortie de l’UE dans un pays divisé sur la question, soit en tentant de négocier un nouvel accord avec Bruxelles – qui a jusque-là catégoriquement rejeté une telle option -, soit en optant pour une sortie sans accord.

Les atermoiements sur le Brexit ont coûté cher au parti conservateur, qui a terminé à un humiliante cinquième place lors des élections européennes de la semaine dernière, avec seulement 9% des suffrages.

Et en cas d’élections législatives, les Tories termineraient en troisième position (19%), à égalité avec l’opposition travailliste, tandis que le parti europhile libéral-démocrate arriverait en tête (24%), suivi par le parti du Brexit du populiste europhobe Nigel Farage (22%), selon un sondage YouGov publié par le Times.