L’un des principaux partis d’opposition du Gabon, l’Union nationale (UN), a été interdit de medias publics pour trois mois, a annoncé la Haute autorité de la communication (HAC) dans un communiqué transmis samedi à l’AFP.
Il est reproché à ce parti, dirigé par Zacharie Myboto, de ne pas avoir répondu à deux convocations de la HAC pour s’expliquer sur un communiqué où il parlait de « mensonge d’Etat » au sujet de la communication officielle sur la santé du président Omar Bongo Ondimba, hospitalisé depuis un mois à Ryad.
La HAC considère que la diffusion « sans retenue » de ce communiqué « est un abus à la liberté d’expression ». Elle s’offusque en outre que l’UN n’ait pas donné suite à ses deux convocations, au motif, selon ce parti, qu’il n’a pas de compte à rendre à la HAC, ce que cette dernière réfute.
« L’Union nationale est interdit des médias publics durant trois mois », a en conséquence décidé la HAC.
La HAC a ces derniers mois suspendu la publication de journaux gabonais et a interdit temporairement d’exercice des journalistes ne cachant pas leur opposition au pouvoir.
Fin août l’autorité de régulation des médias du Gabon avait suspendu pour trois mois la chaîne de télévision française France 2 pour avoir rediffusé un documentaire critique sur le président Ali Bongo Ondimba. Après cette suspension, France 2 a vient de réapparaître sur les bouquets de diffusion.
La HAC est présidée par Raphaël Ntoutoume Nkoghe, ancien conseiller chargé des relations avec la presse à la présidence de la République.
Victime d’un malaise alors qu’il se trouvait à Ryad, le président Bongo est hospitalisé depuis un mois dans la capitale saoudienne. Il va prochainement être transféré à Rabat dans un autre établissement hospitalier « pour une période de convalescence et de rééducation », a indiqué vendredi à l’AFP une source dans son entourage.
Depuis son hospitalisation, la présidence gabonaise n’a communiqué qu’à deux reprises sur l’état de santé du chef de l’Etat, le 28 octobre et le 11 novembre, sans jamais préciser le mal dont il souffre.
Une source étrangère proche du président Bongo avait affirmé à l’AFP qu’il avait eu un accident vasculaire cérébral (AVC), cause de son hospitalisation.