Plusieurs ONG ont appelé l’ONU à se saisir du cas de la princesse Latifa, fille de l’émir de Dubaï, qui a affirmé être retenue en « otage » et craindre pour sa vie dans des vidéos diffusées cette semaine par des médias britanniques.

La princesse de 35 ans, fille de Mohammed ben Rached al-Maktoum, dirigeant de l’émirat de Dubaï et Premier ministre des Emirats arabes unis, affirmait dans une vidéo en 2018 avoir tenté de s’évader en bateau de la riche cité-Etat du Golfe, avant d’y être reconduite manu militari.

Dans cette vidéo, elle disait avoir été « torturée » et « emprisonnée pendant trois ans » par son père après une première tentative d’évasion en 2002.

« Nous espérons simplement que l’ONU demandera sa libération de manière claire et complète et pas seulement une preuve de vie », a déclaré tard mercredi soir à l’AFP Hiba Zayadin, chercheuse sur le Golfe à Human Rights Watch.

« Nous ne savons pas quelle est la situation de Cheikha Latifa en ce moment. Les vidéos récemment diffusées par la BBC n’ont pas permis de vérifier quand ni où elles ont été réalisées », a-t-elle ajouté.

Selon la chaîne publique britannique, elles ont été filmées environ un an après sa vaine tentative d’évasion.

Des proches de la princesse, qui disent ne plus avoir de ses nouvelles depuis plusieurs mois, ont remis à la BBC et à Sky News ces vidéos dans lesquelles elle dit être enfermée dans une « villa transformée en prison ».

Un porte-parole de la Haute-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme Michelle Bachelet a indiqué à la BBC qu’elle allait interroger les Emirats sur le sort de la princesse.

Le chef de la diplomatie britannique Dominic Raab a demandé mercredi des preuves de vie, parlant sur Sky News d’un « cas très difficile » et « inquiétant ».

Amnesty international a appelé « la communauté internationale à porter son attention sur les appels à l’aide de Cheikha Latifa ».

« Le contenu des vidéos (…) est effrayant et nous sommes extrêmement inquiets pour sa sécurité », a indiqué Lynn Maalouf, directrice adjointe d’Amnesty pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord.

Elle « est peut-être détenue dans une +cage dorée+ mais cela ne change rien au fait que sa privation de liberté soit arbitraire », a-t-elle dénoncé dans un communiqué.

Les ONG accusent régulièrement les Emirats, riche Etat du Golfe proche des pays occidentaux, de violer des droits humains et de réprimer les voix critiques.