Une place notable de l’Afrique, avec le retour du Mauritanien Abderrahmane Sissako, des stars comme Gael García Bernal et Rooney Mara et des cinéastes français, tels Bruno Dumont ou Olivier Assayas: la 74e Berlinale a publié lundi la liste des films en lice pour l’Ours d’or.

Au total, vingt oeuvres sont en compétition du 15 au 25 février pour succéder au documentaire consacré à la psychiatrie « Sur l’Adamant », du Français Nicolas Philibert, qui avait remporté la récompense suprême l’an dernier.

En compétition pour l’Ours d’or, plusieurs films tournés vers l’Afrique, un continent dont la cinématographie se développe mais encore peu présente dans les grands festivals.

Le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako, qui n’avait plus tourné depuis le succès de « Timbuktu », César de la meilleure réalisation en 2015, est de retour avec « Black Tea », une histoire d’amour dans la communauté africaine de Canton, entre une jeune Ivoirienne et le patron d’une boutique d’export de thé.

La Franco-Sénégalaise Mati Diop (Grand Prix à Cannes en 2019 pour « Atlantique ») présente « Le Retour », un documentaire sur un sujet d’actualité: la restitution des trésors royaux d’Abomey au Bénin, pris lors de la colonisation du pays. La Tunisie sera représentée avec un premier-long métrage de la réalisatrice Meryam Joobeur.

Le cinéaste français Olivier Assayas (« Sils Maria », « Personal Shopper »), habitué des festivals, présentera « Hors du temps », une mise en abyme autobiographique retraçant le confinement d’un réalisateur et de son frère, journaliste musical, isolés à la campagne dans la maison où ils ont grandi, avec Nora Hamzaoui et Vincent Macaigne.

Deux ans après la compétition cannoise pour « France », Bruno Dumont revient avec un projet très personnel: un remake fantasque et excentrique de « La guerre des étoiles », tourné sur ses terres du nord de la France, avec Fabrice Lucchini (« Ma Loute ») et un casting d’actrices françaises demandées: Anamaria Vartolomei (« L’évènement »), Lyna Khoudri et Camille Cottin.

Remarqué avec « Party Girl » il y a dix ans, Claire Burger fait ses premiers pas en compétition à Berlin avec « Langue étrangère », un film au casting franco-allemand avec Chiara Mastroianni.

Grand habitué de la Berlinale, le Sud-Coréen Hong Sang-Soo retrouve Isabelle Huppert pour « A Traveler’s Needs », également en compétition.

Plus de quatre mois après le début de la guerre entre Israël et le mouvement islamiste palestinien Hamas, les deux co-dirigeants du festival, Mariette Rissenbeek et Carlo Chatrian, ont exprimé « leur compassion pour toutes les victimes des crises humanitaires au Proche-Orient », lors de la conférence de presse consacrée aux films en compétition.

Ils ont également manifesté leur « inquiétude » face à « l’augmentation de l’antisémitisme, du racisme anti-musulman et des discours de haine en Allemagne et dans le monde ».

« La Berlinale est un lieu de dialogue et d’inclusion », a affirmé M. Chatrian alors qu’un appel à boycotter les institutions culturelles allemandes a été lancé par des personnalités du monde de la culture, qui estiment que les voix palestiniennes sont marginalisées en Allemagne dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas à Gaza.

Interrogé sur cette campagne qui revendique des centaines de signataires de différents pays, M. Chatrian a répondu ne pas avoir reçu de « signaux » d’une quelconque participation des réalisateurs de la sélection principale.

Un documentaire réalisé par des Israéliens et des Palestiniens sera présenté dans la section Panorama, ainsi qu’un film de l’Israélien Amos Gitai avec la Française Irène Jacob, dans la section Berlinale Special.