La plainte de la comédienne Hélène Darras, qui accusait l’acteur Gérard Depardieu de l’avoir agressée sexuellement lors d’un tournage en 2007, a été classée fin décembre pour prescription, a indiqué lundi le parquet de Paris.

« Le classement pour prescription n’est pas une surprise pour moi. Si j’ai porté plainte, c’est parce que je ne pouvais plus me taire », a réagi Hélène Darras auprès de l’AFP.

« Désormais, si mon témoignage permet à la justice d’avancer sur les plaintes non prescrites, ou si il peut libérer la parole d’autres victimes, voire relancer le débat sur la prescription, tout cela n’aura pas été vain », a-t-elle ajouté.

Les avocats du géant du cinéma français n’ont pas répondu aux sollicitations de l’AFP.

La plainte date du 10 septembre. La comédienne, qui avait déjà témoigné devant la justice et dans Mediapart, a ainsi « voulu répondre à la défense qui minimise nos dénonciations en disant que ce ne sont +que+ des témoignages », avait-elle expliqué début décembre à l’AFP

Elle faisait allusion aux multiples accusations parues dans la presse contre Gérard Depardieu, qui conteste.

« J’ai mis un an à passer du témoignage à la plainte », avait-elle aussi confié. « Passer la porte du commissariat, dire à un policier qu’on vous a touché les parties intimes, ce n’est pas évident, ça prend du temps d’y réfléchir », a-t-elle ajouté.

Le magazine d’investigation « Complément d’enquête » diffusé sur France 2 avait révélé la plainte de Mme Darras, qui y livrait son récit: pendant le tournage, Gérard Depardieu « passe sa main sur mes hanches, sur mes fesses » puis « me dit carrément: +Est-ce que tu veux monter dans ma loge ?+ ».

L’actrice lui dit « non » mais « ça ne change rien », affirme-t-elle: « Entre les prises, il va continuer à me peloter ».

Dans un dossier distinct, Gérard Depardieu a été mis en examen à Paris le 16 décembre 2020 pour viols et agressions sexuelles après une plainte d’une autre comédienne, Charlotte Arnould, qui a dénoncé fin août 2018 deux viols au domicile parisien de l’acteur.

L’avocate de Mme Arnould, Me Carine Durrieu-Diebolt, a récemment écrit au parquet de Paris pour lui demander d’analyser le reportage de « Complément d’enquête », selon le ministère public confirmant BFM TV.

L’avocate estime que les propos tenus par M. Depardieu devant la caméra sont susceptibles de revêtir une qualification pénale, ce que le parquet analyse.

Dans le viseur: une vidéo inédite tournée en 2018 lors d’un voyage avec l’écrivain Yann Moix en Corée du Nord, où l’on entend Gérard Depardieu faire des gestes et des bruits de gorge mimant l’acte sexuel et tenir des propos qui ont choqué.

Dans un haras, l’acteur affirme notamment que « les femmes adorent faire du cheval (car) elles ont le clito qui frotte » sur la selle (…), elles jouissent énormément ». Et de poursuivre: « C’est des grosses salopes ».