Entre surveillance sanitaire et « message d’espoir », la Ligue des champions féminine redémarre vendredi dans un tournoi final inédit à élimination directe en Espagne, pays durement touché par la pandémie de Covid-19 où les Lyonnaises espèrent décrocher un cinquième titre consécutif.

A l’instar du « Final 8 » masculin à Lisbonne, les huit quart-de-finalistes vont s’affronter en match unique au Pays basque espagnol, précisément à Bilbao et Saint-Sébastien où se jouera la finale le 30 août.

La vague meurtrière du nouveau coronavirus, particulièrement violente en Espagne où elle a fait plus de 40.000 victimes, impose le huis clos dans les stades et un protocole sanitaire strict pour les clubs, dont certains n’ont pas été épargnés par la pandémie.

L’Atlético Madrid qui ouvre le bal contre le FC Barcelone vendredi (18h00) à Bilbao, a ainsi dû cesser tout entraînement pendant une dizaine de jours après plusieurs contaminations au sein de l’effectif. Un cauchemar pour l’entraîneur, et une menace pour l’organisateur.

« L’UEFA a développé et mis en place un protocole médical détaillé pour les matches à venir et a travaillé étroitement avec les autorités locales afin de protéger la santé de toutes les personnes impliquées dans les matches: joueuses, officiels, employés, journalistes, etc. », explique l’instance de gouvernance du football européen.

Et elle insiste auprès de l’AFP : « Ce protocole créera une bulle virtuelle pour les équipes afin de s’assurer qu’il n’y ait pas d’interférence externe et afin de minimiser le risque d’infection ».

– Lyon en épouvantail –

 

C’est dans ce contexte si particulier que l’Olympique lyonnais, l’épouvantail du foot féminin avec ses six titres européens en 2011 et 2012 puis de 2016 à 2019, va tenter d’asseoir sa domination.

La capitaine Wendie Renard et ses coéquipières débuteront le tournoi samedi contre le Bayern Munich. Le Paris SG, également en lice, retrouvera dans le même temps Arsenal sur sa route, avant un possible choc franco-français en demi-finale.

Ce format raccourci, sans match aller-retour, fait saliver les outsiders comme le Barça, finaliste de la dernière édition. « Cette année, il n’y a pas de favoris et n’importe qui peut remporter la Ligue des champions », assène Vicky Losada, la capitaine catalane.

Si le « Final 8 » dames copie le tournoi masculin, dans son format et les dérogations permises (5 changements par match), les clubs engagés au pays basque peuvent aligner jusqu’à six recrues estivales, ce qui n’est pas permis chez les messieurs.

Cela permet notamment à l’Atlético, orphelin de ses gardiennes Lola Gallardo et Sari van Veenendaal parties à l’OL et au PSV Eindhoven, d’aligner la Suédoise Hedvig Lindahl, venue de Wolfsburg. La Française Pauline Peyraud-Magnin, arrivée d’Arsenal, n’a en revanche pas été retenue dans le groupe madrilène.

Au-delà de l’aspect sportif, l’UEFA espère envoyer un « message d’espoir » envers l’Espagne et les autres nations frappées par la pandémie.

« Le monde a été durement touché par la pandémie de coronavirus et l’Espagne a beaucoup souffert pendant cette crise. Il est juste que le football nous apporte un message d’espoir et de rétablissement, et que l’Espagne soit un élément important de ce message positif », estime le président Aleksander Ceferin.

Le dirigeant slovène est attendu au stade d’Anoeta pour la finale du 30 août, clap de fin d’une compétition européenne de clubs féminins créée il y a vingt ans et qui sera retransmise cette année dans plus de 200 pays, d’après l’UEFA.