Des sympathisants de l’ex-président du Burkina Faso Thomas Sankara ont appelé mardi à « institutionnaliser » la date du 15 octobre, jour anniversaire de son assassinat, lors d’une cérémonie d’hommage à Ouagadougou.
« Nous demandons aux autorités du Burkina Faso d’institutionnaliser la journée du 15 octobre pour que l’hommage au héros national qu’est Thomas Sankara soit définitivement arrêté », a déclaré Luc Damiba, le secrétaire général du Comité international mémorial Thomas Sankara, au siège du Conseil national de la révolution.
« Notre souhait est qu’il y ait désormais tout un cérémonial avec l’implication de la garde nationale, des officiels y compris le président du Faso, qui doivent venir à cette cérémonie et impliquer un engagement au plus haut niveau », a expliqué M. Damiba.
Thomas Sankara a été tué par un commando le 15 octobre 1987 à 37 ans lors du coup d’Etat qui porta au pouvoir son compagnon d’armes, Blaise Compaoré. M. Sankara, réputé pour son intégrité et son engagement pour le développement, est devenu depuis une icône dans toute l’Afrique.
« Il serait bien effectivement de pouvoir instituer une cérémonie tous les 15 octobre pour cet homme qui a travaillé à l’émancipation des populations burkinabè », a reconnu le président de l’Assemblée nationale, Allassane Bala Sakandé, qui a procédé à un dépôt de gerbes en compagnie du ministre de la Sécurité, Ousseni Compaoré, un ancien compagnon de Sankara.
« Pour nous, qui avons été les enfants de Thomas Sankara (….), même 32 ans après, aujourd’hui face à nos difficultés, nos problèmes, il suffit d’aller puiser dans ce que le capitaine Thomas Sankara a fait ou avait l’ambition de faire pour ce pays », a indiqué M. Sakandé.
Arrivé au pouvoir par un coup d’État en 1983, Thomas Sankara faisait face avant sa mort à une contestation montante dans le pays en raison de ses choix sans concession, alors que sa dénonciation de l’impérialisme et ses liens avec de sulfureux dirigeants du continent, dont le libyen Mouammar Kadhafi, lui valaient de solides inimitiés au plan international.
La chute de Blaise Compaoré, chassé par une insurrection populaire en 2014, a relancé la popularité posthume de Thomas Sankara