Un avion qui devait être livré à la Tanzanie a été saisi au Canada à la suite d’une action en justice d’un propriétaire terrain réclamant 33 millions de dollars en compensation de la nationalisation de son exploitation dans les années 1980, a annoncé samedi le ministre tanzanien des Affaires étrangères.
C’est la deuxième fois cette année qu’on avion tanzanien est saisi dans le cadre de cette affaire: en août, un Airbus A220-300 de la compagnie Air Tanzania avait été saisi à Johannesburg en Afrique du Sud, mais avait pu repartir en septembre après une décision de justice.
Cette fois-ci, il s’agit d’un appareil de type Bombardier Q400 de fabrication canadienne devant être livré à Air Tanzania qui a été saisi.
« La même personne qui était allée en justice en Afrique du Sud et provoqué la saisie de l’Airbus en août, a saisi un tribunal canadien », a déclaré le chef de diplomatie canadienne, Palamagamba Kabudi.
« Nous avions gagné contre cet homme en Afrique du Sud », a souligné le ministre lors d’une réunion gouvernementale et dont les propos ont été repris par les médias d’Etat. « Je me demande pourquoi cette personne est intervenue au Canada, mais nos avocats sont prêts » à l’y affronter, a-t-il ajouté.
M. Kabudi a indiqué avoir convoqué l’ambassadeur du Canada en Tanzanie pour lui faire part de « la colère » de son gouvernement. « Le Canada devrait savoir qu’il n’est pas le seul fabricant d’avions dans le monde », a-t-il menacé.
Le propriétaire terrain qui mène ces actions contre le gouvernement tanzanien, dont l’identité n’a pas été communiquée, est âgé de 86 ans.
Son immense exploitation agricole avait été nationalisée dans les années 1980, 250 véhicules et 12 petits avions lui appartenant, saisis.
Il devait recevoir une compensation financière de 33 millions de dollars de l’Etat tanzanien, mais seuls 20 millions lui ont été payés dans les années 1990.
Par ses diverses actions, il tente d’obtenir les sommes restantes.