Mais depuis trois ans, cette dernière se fait plus discrète alors qu’elle imposait l’ordre dans l’espace public, veillant à séparer hommes et femmes et à réprimander tout écart au code d’habillement musulman.

Les commerçants pourraient profiter des « déclarations vagues du gouvernement pour rester ouverts, surtout avec l’absence relative de la police religieuse », a déclaré Eman Alhussein, du Conseil européen des relations étrangères.

Il est trop tôt pour évaluer l’impact financier de l’assouplissement de cette restriction qui, selon les membres du Conseil consultatif de la Choura, coûte à l’économie saoudienne des dizaines de milliards de riyals par an.

« Rendre la fermeture facultative augmenterait la productivité et peut-être l’activité économique globale », dans un pays qui cherche à augmenter les revenus non pétroliers et à lutter contre le chômage des jeunes, a estimé Karen Young de l’American Enterprise Institute.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane a mis en œuvre une série de réformes, autorisant notamment les femmes à conduire et ouvrant le pays à l’industrie des loisirs tout en réduisant le pouvoir des religieux conservateurs.

– Un « test » –

La réaction des conservateurs a été jusqu’à présent limitée en raison notamment de la répression qui frappe toute dissidence.

Mais dans des tweets l’année dernière, la police religieuse avait affirmé qu’il était interdit de garder les magasins ouverts pendant la prière, rappelant qu’il s’agissait de l' »un des piliers les plus importants de l’Islam ».

Des commerçants ont interprété l’absence de directive claire comme une tentative des autorités de mettre en œuvre une réforme sensible sans provoquer de réaction de la part des tenants de la ligne dure.

Généralement, aucune entreprise ne ferait ouvertement fi des règles sans l’assentiment d’un gouvernement qui contrôle tout.

Certains commerces restent prudents comme un restaurant turc du centre commercial d’Al-Nakheel dont le gérant préfère fermer pendant les prières, estimant que la vague décision du gouvernement n’offrait « aucune garantie » qu’il ne serait pas pénalisé.

« Le gouvernement teste les réactions. S’il n’y a pas de réaction négative, il pourrait rendre ça officiel », estime de son côté Amer, un pharmacien.