Un des chefs de la rébellion au Yémen, Mohammed Ali al-Houthi, a confirmé samedi que les insurgés allaient procéder à un redéploiement unilatéral dans trois ports de l’ouest du pays, au centre d’un bras de fer depuis 2018 avec la coalition progouvernementale.

Ce redéploiement commencera à 10H00 locales (07H00 GMT), a affirmé ce responsable rebelle dans un tweet.

L’ONU avait annoncé plus tôt que les rebelles allaient se retirer des ports de Hodeida, Salif et Ras Issa, sur la mer Rouge, entre samedi et mardi, dans le cadre d’un accord conclu en Suède en décembre dernier.

Mohammed Ali al-Houthi a expliqué sur Twitter que le « retrait unilatéral » des rebelles survenait en raison du « refus » de la coalition progouvernementale soutenue par Ryad d’appliquer cet accord.

Le redéploiement doit être supervisé par une mission d’observation de l’ONU dirigé par le général danois à la retraite Michael Lollesgaard.

Le gouvernement yéménite a salué ce retrait, tout en exprimant des doutes sur sa mise en oeuvre effective.

« Nous saluons toute mesure en vue de la mise en oeuvre de l’accord de Suède sur le redéploiement dans des ports de la province de Hodeida, tout en mettant en garde contre les tentatives de la milice (des Houthis) de tromper la communauté internationale », a déclaré sur Twitter le ministre yéménite de l’Information Mouammar al-Iryani.

Selon lui, l’accord prévoit d’abord le retrait des Houthis de Salif et Ras Issa et la remise à l’ONU de cartes précisant où des mines ont été posées en vue de leur désactivation.

Devraient suivre le retrait des Houthis du principal port de Hodeida et le retrait des forces progouvernementales d’une zone appelée Kilo 8, ainsi que la remise de cartes pour retirer les mines, a-t-il ajouté.

S’il était mis en oeuvre, l’accord de désengagement dans la région de Hodeida constituerait la meilleure chance à ce jour de faire progresser la paix au Yémen où un conflit meurtrier se poursuit depuis plus de quatre ans, estiment des experts.

La guerre au Yémen oppose des forces progouvernementales, appuyées militairement par l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, aux rebelles Houthis, soutenus par l’Iran et qui contrôlent de vastes zones de l’ouest et du nord, dont la capitale Sanaa.

Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes, dont de nombreux civils, selon diverses organisations humanitaires.

Environ 3,3 millions de personnes sont toujours déplacées et 24,1 millions, soit plus des deux-tiers de la population, ont besoin d’assistance, selon l’ONU.