Washington a annoncé mercredi de nouvelles sanctions contre des « barons de la drogue » chinois accusés d’alimenter la « crise meurtrière des opiacés » aux Etats-Unis.
Le Trésor américain a notamment placé Fujing Zheng et sa société Qinsheng Pharmaceutical, ainsi que deux autres ressortissants chinois, son père Guanghua Zheng et Xiaobing Yan, sur sa liste noire des trafiquants de drogue étrangers, dans l’espoir de leur barrer l’accès au système financier américain.
Ces « barons de la drogue chinois dirigent un réseau international de trafic de drogue qui produit et vend des stupéfiants mortels, contribuant directement à la crise de l’addiction aux opiacés, aux overdoses et aux décès aux Etats-Unis », déclare dans un communiqué la sous-secrétaire au Trésor Sigal Mandelker, accusant Fujing Zheng et Xiaobing Yan d’avoir inondé les Etats-Unis de « centaines de boîtes d’opiacés de synthèse ».
Les opiacés ont provoqué la mort de 47.600 personnes en 2017 aux Etats-Unis, selon les Centres de contrôle des maladies. Cette année-là, l’épidémie a été déclarée « urgence de santé publique » par le président Donald Trump.
En cause, notamment le fentanyl, un opiacé de synthèse utilisé, sous sa forme légale, comme sédatif dans le traitement de douleurs sévères, dont la consommation a explosé à partir de 2013 aux Etats-Unis. Il peut être détourné de son usage initial ou vendu illégalement sous forme de poudre, de spray ou de comprimés contrefaits.
Quand les autorités américaines ont commencé à encadrer davantage la distribution d’opiacés, les laboratoires chinois se sont mis à produire à grande échelle des copies du fentanyl.
Les individus visés mercredi font déjà l’objet de poursuites aux Etats-Unis. Fujing et Guanghua Zheng sont visés depuis août 2018 pour 43 chefs d’accusation devant un tribunal fédéral de Cleveland, dans l’Etat de l’Ohio, dont une inculpation pour trafic en bande organisée de fentanyl dans au moins 37 Etats américains et 25 pays.
Xiaobing Yan avait lui été, dès octobre 2017, parmi les tout premiers Chinois inculpés pour trafic de fentanyl par la justice américaine.
Le 1er avril, sous la pression américaine, la Chine a annoncé qu’elle allait inscrire tous les types de fentanyl sur sa liste des substances réglementées, qu’elle allait renforcer ses inspections ainsi que la surveillance d’internet et des colis en douane.
Mais Donald Trump a estimé début août que Pékin n’avait pas arrêté les ventes de fentanyl vers les Etats-Unis et a donc annoncé de nouveaux droits de douane contre la Chine en représailles.