Les Etats-Unis envisagent de réduire considérablement leur présence militaire en Afrique de l’Ouest, voire même d’y retirer complètement leurs troupes engagées dans la lutte antiterroriste, rapporte mardi le New York Times, citant des responsables américains.

Selon le quotidien new-yorkais, la question est pour l’heure discutée en interne au ministère de la Défense, dans le cadre d’un redéploiement général des troupes américaines, et aucune décision ne sera prise avant janvier.

Interrogé par l’AFP sur ces informations, le Pentagone n’a pas immédiatement donné suite.

Le ministre de la Défense Mark Esper veut revoir le dispositif américain à travers le monde en se désengageant de ses missions de contreterrorisme pour mieux se focaliser sur ses deux priorités, la Chine et la Russie.

La première étape de cette réduction des opérations extérieures concernerait l’Afrique, où les Etats-Unis comptent entre 6.000 et 7.000 soldats dans l’Ouest du continent mais aussi à l’Est, notamment en Somalie.

Un retrait américain d’Afrique de l’Ouest constituerait un coup dur pour les forces françaises qui combattent des groupes jihadistes au Mali, au Niger et au Burkina Faso, relève le New York Times.

Le soutien de Washington à ces opérations, en matière notamment de renseignement et de logistique, coûte environ 45 millions de dollars au Pentagone chaque année, ajoute le journal.

Les Français et les pays du Sahel font face actuellement à une flambée des violences jihadistes qui s’est traduite par la mort de 71 soldats nigériens lors de l’attaque du camp d’Inates, le 10 décembre. Quelques jours plus tôt, 13 soldats français avaient trouvé la mort dans un accident d’hélicoptères au Mali, dans une zone de combats.

Le président Donald Trump avait promis lors de sa campagne de 2016 de mettre un terme aux « guerres sans fin ». Il a déjà annoncé une réduction significative du nombre de soldats américains déployés en Syrie et compte en faire de même en Afghanistan, où les Etats-Unis sont engagés militairement depuis près de 20 ans.