Le procès d’un employé turc du consulat américain à Istanbul jugé pour espionnage, l’un des nombreux dossiers au coeur de tensions entre Ankara et Washington, a repris mercredi.

Ce procès, suivi de près par Washington, avait commencé le 26 mars et le tribunal avait décidé à l’issue de la première audience de maintenir l’employé turc du consulat, Metin Topuz, en détention préventive.

Le chargé d’affaires américain à Ankara Jeffrey Hovenier et la consule générale à Istanbul Jennifer Davis ainsi que la famille de M. Topuz étaient présents à l’audience de mercredi.

M. Topuz, chargé au consulat américain de faire la liaison entre les autorités américaines et la brigade de lutte contre le trafic de stupéfiants de la police turque, a été arrêté en octobre 2017 et maintenu depuis en détention provisoire.

Accusé par les autorités turques d' »espionnage » et de « tentative de renversement du gouvernement », il risque la prison à vie.

Les autorités turques l’accusent notamment d’être lié au mouvement du prédicateur Fethullah Gülen qu’Ankara qualifie de « groupe terroriste ». M. Gülen est présenté par la Turquie comme le cerveau d’une tentative de coup d’Etat en 2016, ce qu’il nie.

M. Topuz a une nouvelle fois nié mercredi ces accusations, affirmant que les contacts qu’il avait eus avec des personnes que les autorités turques présentent comme des partisans de M. Gülen s’inscrivaient dans le cadre de son travail et qu’il ne faisait qu' »obéir aux ordres » de ses supérieurs au consulat.

L’arrestation de M. Topuz avait provoqué la colère de Washington et attisé les tensions déjà vives entre les deux pays.

Ankara et Washington, alliés au sein de l’Otan, avaient ainsi réciproquement suspendu pendant près de trois mois la plupart de leurs services de délivrance de visas.