voire mène une enquête de voisinage, incluant les employeurs, développe le chercheur.
Les services peuvent également demander les « factures téléphoniques détaillées », exploiter ses « recherches électroniques » ou éplucher « la liste de ses amis sur les réseaux sociaux », selon M. Dénécé. L’intrusion dans la vie privée peut même aller, selon la confidentialité du poste, jusqu’à « une mise sous surveillance » ou des « filatures », ajoute-t-il.
L’enquête, aussi poussée soit-elle, n’est pas infaillible, notamment durant la période qui s’écoule entre deux renouvellements d’habilitation, d’une durée variable selon les missions et le niveau de classification de l’agent.
« Si l’individu a une vie dissimulée, qu’il se soit converti à l’islam (comme c’est le cas de Michael H., ndlr) ou devenu membre d’une structure clandestine d’extrême gauche, ça ne sera pas détecté », convient Eric Dénécé.
Le procureur du parquet antiterroriste Jean-François Richard a révélé samedi que le tueur « aurait adhéré à une vision radicale de l’islam » et était en contact avec des individus de la « mouvance islamiste salafiste ».
Les premières investigations ont relevé son « approbation de certaines exactions commises au nom de cette religion », « son souhait de ne plus avoir certains contacts avec des femmes », « sa justification » des attentats de Charlie Hebdo en 2015, ainsi que « son changement d’habitude vestimentaire depuis quelques mois » pour se rendre à la mosquée, a souligné le procureur lors d’une conférence de presse.