Le principal opposant du Togo a invité vendredi le président Faure Gnassingbé à ne pas briguer un quatrième mandat pour éviter des « tensions socio-politiques » dans le pays.

« Pour des raisons de contexte politique national aussi bien que d’éthique politique, le chef de l’État, qui aura accompli en 2020 trois mandats de cinq ans chacun à la tête de l’Etat, ne peut plus briguer un 4e mandat présidentiel, sans créer un climat de tensions socio-politiques et d’insécurité pour les populations », a déclaré Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition) à l’ouverture du congrès de son parti.

Début mai, les députés togolais avaient voté une révision constitutionnelle qui permet non seulement au président Faure Gnassingbé – au pouvoir depuis 2005 – de se représenter en 2020 et 2025, mais de bénéficier d’une immunité à vie « pour les actes posés pendant les mandats présidentiels ».

M. Fabre devrait être investi samedi pour représenter son parti à la présidentielle prévue début 2020, dans un scrutin qui fait d’ores et déjà craindre de nouvelles tensions.

« Ni les intimidations, ni les représailles et autres exactions de la dictature, ne sauraient nous décourager, nous faire fléchir et nous faire baisser les bras », a martelé l’opposant au régime de Faure Gnassingbé, en réponse à une loi récente qui restreint fortement les manifestations populaires.

« Au contraire, crédités de l’adhésion et du soutien massif des Togolais, nous demeurons sereins et confiants ».

Maire de l’une des 13 communes du grand Lomé, l’opposant historique du régime a appelé le pouvoir à « l’ouverture urgente des discussions politiques » avec l’opposition.

« Des réformes politiques et électorales s’imposent avant la présidentielle, qui requiert un cadre électoral transparent et non discriminatoire », a ajouté M. Fabre.

Le chef de l’Etat a succédé en 2005 à son père, le général Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 38 ans.