Un tribunal tanzanien a rejeté une requête d’organisations de la société civile locale qui avaient demandé l’abolition de la peine de mort, en arguant qu’elle est contraire à la constitution du pays, a-t-on appris vendredi auprès de leur avocat.

Si le code pénal tanzanien prévoit bien la peine de mort, elle n’est dans la pratique plus mise en oeuvre depuis 1994.

La Haute Cour, située à Dar es Salaam et compétente pour les questions d’interprétation de la Constitution, « a conclu hier (jeudi) qu’il n’y avait pas de preuve que la peine de mort viole la constitution », a indiqué vendredi Me Fulgence Massawe, avocat des ONG qui avaient saisi la justice.

« Nous ne sommes pas satisfaits du jugement, nous allons en appel », a-t-il précisé.

Dans leur requête datant d’octobre 2018, un groupe d’activistes, notamment du Legal and Human Rights Centre (LHRC), principale ONG tanzanienne de défense des droits de l’homme, soutenaient que la peine capitale viole le droit à la vie consacré par la constitution tanzanienne.

Les prisons tanzaniennes comptent actuellement quelque 500 condamnés à mort, dont la peine est de facto commuée en une réclusion à perpétuité. Le 20 juin, trois musulmans reconnus coupables en Tanzanie des assassinats « à motivation religieuse » en 2015 de quatre chrétiens retrouvés décapités, avaient été condamnés à mort.

Selon Amnesty International, cinq pays africains ont appliqué la peine de mort en 2018: l’Egypte, la Somalie, le Soudan du Sud, le Botswana et le Soudan.