Dix civils ont été tués dans la nuit de lundi à mardi dans la région de Beni, dans l’est de la République démocratique du Congo, dans une attaque attribuée au groupe armé d’origine ougandaise ADF, ont indiqué mardi des sources civiles et militaires.
Les auteurs de la tuerie « ont fait incursion hier (lundi) à Oicha tard dans la nuit, ils ont pillé et emporté des animaux de la basse-cour. Nous déplorons la mort de neuf civils dans cette attaque », avait déclaré un peu plus tôt à l’AFP Donat Kibwana, administrateur de Beni dans le nord de la province troublée du Nord-Kivu.
Un porte-parole militaire, le capitaine Mak Hazukay, avait également confirmé le bilan.
Ce bilan a été revu à la hausse, selon la présidente de la société civile du territoire de Beni, Noëlla Muliwavyo : « Nous venons de dénombrer 10 corps tués en armes blanches et à feu dans la commune rurale d’Oicha ».
Outre les morts, « deux autres personnes sont toujours portées disparues tandis que les affrontements se poursuivent entre ADF et FARDC (armée congolaise) vers l’est d’Oicha », selon l’administrateur Kibwana.
« Les ADF sont entrés vers 19h30 dans mon quartier, ils ont commencé à piller, casser les portes sous le crépitement des armes », raconte Prospère Kasereka, un enseignant de Oicha.
« J’ai pris la fuite avant qu’ils n’arrivent dans ma maison. Ce matin, j’ai vu 9 corps de nos habitants ».
Depuis fin 2014, la région de Beni est le théâtre de massacres attribués aux ADF qui ont fait plusieurs centaines de morts parmi la population locale.
Historiquement des rebelles ougandais musulmans, les ADF sont aussi tenus responsables de la mort de 15 Casques bleus tanzaniens tués en décembre 2017 dans la même région et sept autres Casques bleus malawites et tanzaniens en novembre.
Les dernières tueries d’envergure attribuées aux ADF ont eu lieu jeudi et vendredi derniers et ont fait 17 morts civils.
Des élections sont prévues en RDC le 23 décembre.