Les partisans de l’ancien président congolais Joseph Kabila ont déclaré jeudi qu’aucune disposition constitutionnelle ne l’empêchait de revenir à la tête de la République démocratique du Congo à l’expiration du mandat du président Félix Tshisekedi en 2023.
« Ce qui est sûr c’est qu’aujourd’hui, aucun obstacle constitutionnel ou institutionnel voire politique n’empêcherait le retour [de l’ancien] président Kabila et surtout ne pourrait empêcher qu’il soit candidat » à la présidentielle, a déclaré à la presse Néhémie Mwilanya, coordonnateur du Front commun pour le Congo (FCC)
Le FCC est la plateforme politique créée par M. Kabila avant de quitter le pouvoir.
« Au moment opportun, le bureau politique et les instances habilitées vont se prononcer sur la question. Pour le moment, il va assumer son rôle de sénateur à vie. Il occupera son siège au Sénat », a ajouté cet ancien directeur de cabinet de M. Kabila.
Cette déclaration a été faite à l’issue d’une réunion d’évaluation du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) tenue à Lubumbashi (Haut-Katanga, sud-est), fief de M. Kabila.
La veille, le PPRD avait annoncé « la fin des vacances » pour l’ex-président Kabila, lui proposant les fonctions de président national du parti, un poste qui n’existait pas auparavant.
Joseph Kabila est sénateur à vie, selon la loi sur le statut des anciens chefs de l’État, votée en juillet 2018, et qui ne concerne pour l’instant que lui-même.
L’ex-président congolais a accédé au pouvoir en janvier 2001 après l’assassinat de son père, Laurent-Désiré Kabila. Il a été élu président de la RDC en 2006 puis réélu en 2011 pour un deuxième mandat de cinq ans.
Son dauphin à la présidentielle de décembre 2018 était classé troisième à l’issue du scrutin qui a proclamé l’ex-opposant Félix Tshisekedi vainqueur.
Le président Tshisekedi est en coalition avec le FCC de M. Kabila, majoritaire au parlement et dans les gouvernorats des provinces.
« Dans la vie comme en politique, je n’exclus rien », a répété M. Kabila à plusieurs reprises avant de quitter le pouvoir en décembre 2018, laissant planer l’hypothèse d’un possible retour en 2023, à la fin du prochain quinquennat.
La Constitution congolaise prévoit que « le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois ».